Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/02/2008

Impéritie

4fb62053c4e454915d823182b443b102.jpg

Un homme politique, c'est quelqu'un,
- qu'on n'est pas obligé d'admirer, sa qualité d'élu ne le rend pas nécessairement admirable,
- qu'on n'est pas obligé d'envier, ses nombreuses occasions de se montrer sont au prix d'un emploi du temps harassant.
- qu'on n'est pas obligé d'aimer, même s' il cherche toujours à séduire.
Un homme politique, c'est quelqu'un,
- qu'on doit contester et critiquer, c'est notre droit républicain!
- à qui on doit proposer d'autres choix politiques que les siens, c'est notre devoir de citoyen.
Mais si le personnage qui vous représente, fut-ce au sommet de l'Etat, a perdu à vos yeux toute crédibilité, si vous vous demandez constamment quelle nouvelle provocation va produire sa nature impulsive,
si vous finissez par avoir honte...
honte d'avoir connu ça,
honte d'avoir permis ça,
honte d'avoir été complice,
honte de n'avoir pas fait assez!
...
 
Alors je ne sais pas si"ça va mal finir", mais avec quelqu'un qui décide de tout tout seul et qui pour faire le malin, s'amuse en permanence à jeter des pavés dans la marre, quelle attitide adopter? Car si l'on n'y prend garde cet homme risque de gangréner la société entière!
oui, ç'est déjà compliqué de vivre ensemble, c'est déjà tellement difficile de collaborer, de travailler en équipe et de respecter la place de chacun!
Est-ce trop attendre d'un homme politique qu'il soit une référence, une sorte de modèle pour les braves gens à qui s'appliquent les décisions qu'il prend ??? Est-ce trop demander qu'il se montre digne de sa charge ???

21/02/2008

Résistances...

c9f4d466de9051ae43fde1cddb62812f.jpg

Les deux docu-fictions diffusés lundi et mardi sur France 2 m'ont laissé un léger goût d'amertume!
Tout d'abord, bravo à la chaîne pour avoir produit et diffusé de tels docs passionnants à une heure de grande écoute, mais quand même!
- Pourquoi 60 ans après les faits éprouve-t-on encore le besoin de déconstruire, de passer au crible, une période aussi tragique de notre histoire ? Ce travail d'analyse historique n'a donc pas pu encore se réaliser ? Pourquoi ?

 Les documents sont innombrables. Qu'y-a-t-il encore à montrer, à prouver, sur ce passé peu glorieux ? Les historiens, les pédagogues, les médias n'auraient pas fait leur travail ???


- Le parti pris du second doc laisse à penser que la Résistance a massivement défendu le sauvetage des juifs, alors que beaucoup d'historiens s'accordent pour dire que cet objectif était loin de faire l'unanimité! C'est vrai que des individus ont été admirables, que peu à peu l'Eglise catholique s'est légèrement détournée de Pétain et que, très progressivement, l'opinion s'est portée au secours de la victoire, mais ça n'a pas empêché l'odieuse compromission de la police et de la gendarmerie françaises.


- Enfin, - hasard ou nécessité - le JT de France 2 du même soir a présenté un reportage sur des Français qui bravaient consciemment la loi (5 ans de prison!) pour cacher et soustraire des sans-papiers à la police! Ca se passe aujourd'hui, pas dans les années 40!
Impossible de ne pas faire le lien avec l'exposé de la montée de la répression très bien exposée dans le doc, une demi-heure plus tard!!!
Oui ça fait froid dans le dos, car dans tous les cas, le processus est identique : on désigne à la vindicte publique une catégorie d'êtres humains dont le seul crime est l'appartenance à un groupe social discriminé! On établit des quotas! On organise la chasse à l'homme!
Mais non, arlequin, ça n'a rien à voir!
Les juifs étaient de braves gens alors que les "clandestins" sont des hors-la-loi qui ne méritent ni considération ni pitié! Les juifs étaient des victimes, alors que les sans-paiers sont des criminels! La preuve on les met en prison! D'ailleurs parfois ils se suicident, c'est bien qu'ils sont pas nets !!! 

à vous...

10/02/2008

République de la honte

La semaine où le prince-président présente en grande pompe la nouvelle politique de la ville, je reçois le témoignage révoltant d'un Principal de collège du département du Rhône!

ACCABLANT !

"...J'occupe depuis cette rentrée la fonction de Principal d'un Collège dit 'difficile', classé 'Ambition Réussite'. 82% des élèves sont issus de catégories socio-professionnelles très défavorisées. Un Collège ghetto, avec ses problèmes quotidiens, et les problèmes de violence dans le quartier[...]
Vous vous souvenez tous de la promesse de notre président pour ne pas laisser les 'orphelins de 16 heures' à la rue ?

Vous vous souvenez des annonces de M. Darcos... à propos de la mise en place de l'accompagnement éducatif,
ce dispositif devant accueillir tous les collègiens de 16 heures à 18 heures ?

La circulaire a paru au journal officiel le 13 juillet 2007. Je l'ai découverte en détails au moment même où je prenais mes fonctions au Collège S... fin août, comme tous mes autres collègues Principaux de Collèges en Education prioritaire (près de 1500 Collèges dans toute la France).

Je me suis mis en quatre pour lancer ce dispositif, car je suis un fonctionnaire responsable [....]
Je rappelle à tous que cet accompagnement éducatif devait concerner les élèves volontaires, encadrés par des enseignants volontaires.

Sur 365 élèves, j'ai réussi à en convaincre 225: 61,5 % de l'effectif total. La moyenne dans le Rhône tourne autour

de 28 %.

Sur 47 enseignants, j'en ai convaincu 29. Je suis allé solliciter la MJC du quartier pour mettre en place un atelier de danse urbaine. J'ai sollicité le Centre social pour mettre conjointement en place l'aide aux devoirs, 3 fois par semaine. 100 % des élèves de 6ème étaient inscrits à cette dernière action. J'ai sollicité une compagnie artistique pour mettre en place un atelier d'écriture. Les professeurs ont ensuite proposé un atelier de sciences physiques, un club journal des collégiens, une activité escalade, trois groupes de soutien en mathématiques, deux groupes de soutien en français. J'étais en pourparlers avec un club d'échecs et un autre de rugby pour enrichir l'offre.

 J'ai même réussi à débaucher un danseur de la maison de la danse, qui vient de partir pour le cirque du soleil à Las Vegas....

Tout cela a bien sûr un coût. Vous vous en doutez.

L'Inspection académique et le Rectorat nous ont transmis courant octobre 2007 une enveloppe d'heures pour les professeurs et les intervenants extérieurs (pour ces derniers, ces heures devaient être transformées en vacations, payées 15 € de l'heure).

Je disposais de 1476 heures. C'est à partir de cette enveloppe que je n'avais pas demandé que j'ai construit mon offre. J'ai informé les parents d'élèves, et le 12 novembre, les actions se sont mises en place. L'aide aux devoirs avait commencé dès le 20 septembre. Les élèves étaient pour la plupart d'entre eux très heureux.

Début décembre, j'ai mis en paiement auprès du Rectorat les heures effectuées en septembre, octobre et novembre: 398 heures.

Cet après-midi, mardi 29 janvier 2008, réunion officielle à l'Inspection académique. L'inspecteur d'Académie préside la réunion, flanqué de ses deux adjoints et de deux chefs de service. Configuration inhabituelle. Curiosité puis inquiétude.

L'Inspecteur d'Académie ne le dit pas explicitement, car nous sommes tous soumis au même devoir de réserve. 'Le dispositif n'est pas supprimé, mais on a "réduit la voilure". On a seulement supprimé les heures pour le faire fonctionner. Au lieu des 1476 heures, je n'en ai plus que 397 pour terminer l'année scolaire. Cela vient directement du
Ministère. C'est identique dans toutes les Académies, l'Inspecteur d'Académie nous l'a confirmé, comme s'il voulait nous consoler. Tous mes collègues sont dans la même stupeur (40 Principaux de Collège abasourdis).

J'ai dépensé 1 heure de plus que ce à quoi j'ai droit. Et les heures effectuées en décembre et en janvier ne sont pour l'instant pas honorées (j'ai compté 221 heures pour ces 2 mois). Je n'en ai plus les moyens....

Concrètement, dès lundi prochain, 4 février 2008, toutes les actions décrites ci-dessus s'arrêteront, faute de moyens. Je ne vous fais pas de dessin.

Oui, j'ai honte ce soir. Honte pour les élèves. Honte pour les parents d'élèves. Honte pour les profs. Honte pour les partenaires exterieurs. Je ne sais toujours pas comment je vais leur annoncer la chose.

 Merci M. Sarkozy pour vos promesses péremptoires. Merci M. Darcos pour avoir démontré la crédibilité du système éducatif français."

 

05/02/2008

Enfermez, enfermez...

89af86e4d331046de24401e626701659.jpgA l'heure où une autre prison pour enfants ouvre à Orvault - dans la banlieue nantaise - on peut s'inquiéter des résultats obtenus à Meysieu, premier EPM de France, où un garçon vient de se pendre dans sa cellule.
Encore une fois l'administration sarkozienne a voulu faire "vite et... vite", sans véritable projet éducatif, sans surtout se poser la question du rôle de chacun dans la structure.
Car il semble bien que, dans ce type d'établissement où on veut faire collaborer des catégories professionnelles de cultures totalement différentes que sont les gardiens et les éducateurs, personne ne s'y retrouve!
Les surveillants sont dévalorisés, réduits à des tâches d'éxécution, les éducateurs, souvent des jeunes sortant de formation ou des contractuels, se sont peu à peu démotivés devant l'hyper-médiatisation du projet, le manque de moyens correspondants et les maladresses de l'administration.
Comme toujours dans ce type de structures, ce sont les jeunes les plus perturbés qui se sont engouffrés dans les brêches institutionnelles, «Des mineurs qui ne bronchaient pas en maison d’arrêt deviennent des caïds à Meyzieu», observe un professionnel.
Séparer adultes et jeunes, créer des structures adaptées aux mineurs était pourtant indispensable.
Encore une fois la droite a raté son coup!
Un projet éducatif doit fixer des finalités, il doit aussi prévoir de façon précise la fonction de chaque agent et sa place dans un ensemble institutionnel.
Que des catégories différentes de personnel cohabitent, c'est sain et naturel, mais à condition que chacune se voit défini un rôle correspondant à la formation et aux attentes des agents concernés. Et surtout que la régulation et l'analyse de la pratique soit une préoccupation constante de tous, et en premier de la hiérarchie!
Mais la PJJ sait-elle faire ça ???
J'en doute!