Arlequin

On le sait, la Constitution française ne reconnaît pas l'existence de minorités ethniques ou nationales, c'est d'ailleurs la raison invoquée pour justifier le fait que la France soit le seul pays des 27 de l'Union à ne pas avoir signé la Convention-cadre sur la protection des minorités. Louable intention ??? à condition d'adapter le droit aux cultures et modes de vie particuliers hérités de l'histoire.
Ainsi, deux décrets de 1972 ont remplacé le carnet "anthropométrique" institué par la loi de 1912 sur les nomades, par un livret de circulation qui doit être contrôlé tous les 3 mois par le commissariat. Alors que n'importe quel citoyen peut voter après 6 mois de résidence dans une commune, eux, les nomades, doivent attendre 3 ans.
"Gens du voyage", une catégorie administrative désignant pudiquement une multitude d'origines ethniques, tsiganes, manouches, romanichels, gitans... qui concerne environ 350000 personnes, tous françaises depuis longtemps. 15% d'entre elles seulement sont itinérantes.
Scandaleux donc de faire l'amalgame avec les Roms de Roumanie venus en France en tant que ressortissants de l'Union et qu'on renvoie à tour de bras: 8500 en 2009!
Mais le plus scandaleux concerne le logement.
Sarkozy menace de nettoyer les terrains de stationnement illégaux... au karcher sans doute!
Or, d'après la loi Besson (Louis) de 1990, toutes les communes de 5000 habitants doivent disposer d'une aire d'accueil pour les gens du voyage. Seules 20% de ces communes respectent la règle.

"Roms et Tsiganes sont au cœur des enjeux sociopolitiques du XXIe siècle marqué par l’émergence des minorités et par le développement de la mobilité dans une Europe qui se voudrait sans frontières. Ils sont également au centre des réflexions sur le multiculturalisme."  (Voir l'ouvrage de Jean Pierre Liégeois: "Roms et Tsiganes" - La découverte)
Dans l'amalgame et la méconnaissance irresponsable, les "gens du voyages" sont actuellement instrumentalisés par le sarkozysme pour faire oublier les échecs de la politique bêtement sécuritaire et la crise morale qui traverse ce gouvernement.