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05/03/2008

Divine croissance

953f58b30133e37d926ac3fb71420ae6.jpgNotre mode de développement, fondé sur la divine croissance nous entraîne à toujours plus de :
- bagnoles, avions, 4X4, et tout ce qui pétarade...
- routes, autoroutes, lignes de TGV...
- centrales nucléaires et thermiques,
- pétrole, gaz, charbon, uranium et autres métaux consommés,
- logements, équipements urbains, hypermarchés...
- engrais et pesticides,
- manipulations génétiques,
- déchets,
- dépenses militaires...
- lobbying et corruption,
- mondialisation des capitaux et spéculation financière,
- croissance démographique.

Toujours moins de :

- forêts, glaciers...
- terres cultivables,
- eau douce utilisable,
- poissons dans la mer,

Résultats :

- les déserts progressent, le climat se dérègle, les océans se dégradent, la glace fond...
- les céréales sont utilisées pour faire de l'essence,
- les inégalités se creusent,
- les obèses sont de + en + nombreux dans les pays riches et les sous-alimentés dans les régions défavorisées.
- les mégalopoles et les bidonvilles s'étendent,
- les fondamentalismes religieux s'exaspèrent,
- les idéologies anti-démocratiques redressent la tête,
- les politiques anti-migratoires se durcissent,
- la recherche de productivité et de compétitivité s'impose à tous,
- les emplois industriels dans les pays riches disparaissent,
en même temps que régressent les acquis sociaux.


Tout cela représente un ensemble parfaitement logique, un système où chaque élément est en interdépendance avec les autres,
Pas moyen de toucher à l'un d'entre eux sans que l'ensemble ne s'en trouve perturbé! Mais tout cela n'est pas le fait du hasard.
C'est le produit du LIBERALISME triomphant!
S'il y a une "fin de l'histoire", c'est la fin de l'histoire de l'humanité!

Voir les statistiques mondiales.
(Pendant que je rédigeais ma note, 50 personnes de + sont mortes de faim aujourd'hui!)

Commentaires

La première parti de l'analyse est juste, et difficilement contestable. J'attire votre attention sur le fait que parfois, vous mélangez les causes et les conséquences. Si le climat se dérègle, ce n'est pas une cause directe de l'activité humaine. La terre a connu dans son histoire beaucoup de dérèglements climatiques, périodes chaudes et périodes glacières sans que l'activité humaine y soit pour quoique se soit. Il est toutefois évident que les activités humaines ont une incidence non négligeable sur ce fait. Il serait intéressant d'analyser pourquoi ces activités humaines si dévastatrices ont lieue.
Il y a deux raisons majeurs.
D'abord, la généralisation de la démocratie est le premier responsable du libéralisme. La démocratie, en effet, génère une dissolution dans la masse de la responsabilité individuelle. Elle ne se base que sur la demande immédiate des individus. Chacun voit midi à sa porte et oublie la notion fondamentale de Bien Commun. L'intérêt général devient la somme des intérêts particuliers et se transforme de ce fait en intérêt de la majorité, et donc intérêt de celui qui séduit le plus. Le confort individuel devient alors la norme. C'est cela qui, paradoxalement entraine l'homme vers le libéralisme. La demande de confort immédiat demande une production de plus en plus importante, cette production entrainant tous les malheurs que vous décriviez fort justement dans la première partie de votre texte.
Ensuite, et c'est lié, la perte, par les idéologies "progressistes" des valeurs de transcendance qui maintenaient les communautés humaine en un tout, est responsable de ce libéralisme. La mise au banc des accusés des religions, et principalement du christianisme, est l'une des causes de la recherche de bonheur immédiat. Il n'y a plus de Dieu, il n'y a plus d'espérance, donc, c'est le sens qui prend le dessus. La victoire du matérialisme a eu raison de la sagesse ancestrale. Le supermarché a remplacé l'Eglise.
L'individualisme triomphant fini par tuer les individus.

Vous dites que les idéologies anti-démocratiques relèvent la tête... mais ces idéologies que vous dénoncez avec juste raison sont elles-mêmes des idéologies démocratiques. Elles sont issues de la démocratie. Ce sont les idéologies qui tuent l'intelligence et la volonté. Qu'elle soient droit-de-l'hommistes, national-socialistes, communistes ou fascistes, elles sont toute issues de la philosophie des lumières pour lesquelles, l'Idée doit supplanter la réalité.

Vous dites que les fondamentalismes religieux s'exaspèrent. En effet, mais ce n'est qu'une réaction au monde que vous condamnez.

Les politiques anti-migratoires se durcissent. C'est aussi une résistance à la mondialisation forcée. Si les cultures se mélangent, de nouvelles ne se créés pas, elles disparaissent. Hors l'homme ne peut vivre sans culture, ou bien il est réduit à l'état de producteur-consommateur, ce que vous semblez pourtant dénoncer.

Les acquis sociaux régressent. Il est impossible de prôner une politique migratoire et le maintien des acquis sociaux, il suffit juste d'avoir une simple calculette pour le comprendre.

Tant que les individus n'auront pas la conscience d'être membres d'un tout, par cercles communautaires naturels, alors, ils seront de plus en plus de simples producteurs-consommateurs. Il ne faut pas demander une décroissance, il faut demander une autre croissance.
Il est nécessaire que les hommes vivent en harmonie avec la nature. Cela ne signifie pas qu'ils doivent vivre à poil dans des huttes tous ensembles. Cela signifie qu'ils doivent se montrer raisonnables dans leurs choix de vie et retrouver les valeurs fondamentale, familiales, culturelles et religieuses de LEUR société, qui ne sont pas forcément les mêmes d'un continent à l'autre, d'une civilisation à l'autre, d'une nation à l'autre.

Écrit par : Le Téméraire | 05/03/2008

D'accord, mais tout ceci n'a de sens que dans un esprit d'ouverture, de tolérance et d'acceptation de l'autre.
Dire que chacun construit son identité en fonction de ses appartenances sociales et culturelles ne veut pas dire qu'il faut établir des hiérachies entre les dites cultures.
Chaque tradition culturelle, pensée comme un ensemble de pratiques, de croyances, de convictions, de valeurs, n'est défendable que si on reconnaît à l'autre le droit de défendre la sienne.
Et comme disait l'autre, la seule manière de protéger sa culture c'est d'accepter de la mettre en danger. Bien sûr cette belle intention trouve sa limite lorsqu'on rencontre en face de soi des gens intolérants ou sectaires. Mais au moins ne le soyons pas nous-mêmes!
J'aime bien cette pensée du mexicain Octavio Paz :
"Toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs. A l'inverse, c'est de l'isolement que meurent les civilisations."

Écrit par : arlequin | 06/03/2008

Il n'est nullement question de hiérarchiser les cultures, ce qui serait une abbération tant sémantique que civilisationnel. Il est primordial, en revanche de préserver les cultures et les traditions, qui, par définition évoluent.
Evolution ne signifie pas mélange. La rencontre provoquant des chocs et la création de nouvelles formes de cultures ne sont que des évolutions qui tendent dans la même direction. Ces évolutions nécéssitent une certaine homogènéïté des cultures. Le terme politiquement incorrecte adéquat serait "compatibilité". De la culture gréco-latine et des cultures celtes et germaniques sont nées les cultures européènnes modernes. Elles allait dans le même sens et avec une grande hogènéïté. Le christiannisme leur a d'ailleurs servi de ciment.
Lorsque deux cultures incompatibles se rencontrent, il existe deux possibilité. Ou bien l'une est "technologiquement" plus avancée que l'autre, et à ce moment, cette dernière est écrasée et disparait. C'est le cas de la culture latino-greco-egyptienne face à l'islam, ce qui a donné l'écrasement complet de la première par la seconde. C'est aussi le cas de la rencontre de la civilisation européènne et de la civilisation amérindienne.
Ou, les deux cultures sont puissance civilisationnelle égales et c'est l'affrontement éternel. C'est le cas de la chrétienté et de l'Islam qui sont en guerre ouverte depuis le VIIIème siècle, guerre qui dure encore aujourd'hui. C'est aussi le cas entre la civilisation européènne et la civilisation chinoise qui sont totalement impeméables l'une à l'autre. Ces analyses sont purement factuelles et historiques!
Les personnes décrivant une réalité qui va contre les "idéologies" bien-pensantes sont facilement traités de sectaire et d'intolérant. C'est une offense à la Vérité.

Écrit par : Le Téméraire | 07/03/2008

La pire offense à la vérité c'est de laisser penser qu'en cultivant l'affrontement, la rivalité, le repli, l'arrogance culturelle, on fait progresser l'humanité.
C'est notre responsabilité d'occidentaux de promouvoir le respect de l'autre, l'ouverture sur les cultures, le débat démocratique, l'esprit critique, le sens de la lutte collective et de la solidarité, en un mot les droits de l'homme et du citoyen.
Plus encore que tes idées, c'est la posture intellectuelle que tu manifestes dans les coms que tu déposes ici, qui est dangereuse, mon ami, car elle s'appuie sur le rejet des différences et débouche nécessairement sur ce réductionnisme qui est le terreau de tous les totalitarismes.

Écrit par : arlequin | 07/03/2008

Pas le moins du monde,
Ma posture est simplement réaliste. Les idéologie vont contre les sens, l'intelligence et la volonté, c'est à dire qu'elles vont contre la nature humaine. Cette nature n'incite en aucun cas au rejet. Ce sont les idéologie, la transformation de la réalité en idées qui incitent à l'exclusion. Les révolutionnaires, par exemple, ont voulu exporter les idées généreuses de liberté, d'égalité et de fraternité. La manière dont ils l'ont fait, guerres et génocides, montre l'absurdité de l'idéologie sur la nature.
Je prône pour ma part une "politique naturelle" puisée dans le respect des traditions et des cercles communautaires.
L'homme se rapproche instinctivement de son "prochain" et se méfie, souvent, mais pas toujours, à juste titre de son "lointain".
La création de la nation résulte d'une superposition de communautés grandissantes à l'image des cercles concentriques qu'un cailloux marquent dans l'eau.
La famille est le premier de ces cercles. L'alliance de familles semblables, pour se renforcer se nomme la tribu. De même que la famille est naturellement hiérarchisée par un instinct de protection autour du père, la tribu se choisi un chef parmi les chefs de familles. Celui-ci a une fonction temporelle de protection et aussi une fonction sacrée dûe à son rôle "politique". Les tribus pour se renforcer des ennemis, autres peuples, animaux, élements naturels, se regroupe dans la Cité. L'un des chefs de tribu devient naturellement le chef de la Cité. Son rôle de gestion de la cité, en grec, "politique" l'insite à rechercher le Bien Commun de l'ensemble de la communauté. Ainsi naissent les civilisations. Tout ce fait de manière naturel!

Écrit par : Le Téméraire | 07/03/2008

c'est bien ce que je disais,
Présenter les choses comme "naturelles", évidentes, allant de soi, c'est la pire des idéologies car c'est nier la connaissance, l'étude et la recherche. C'est la disqualification de la culture.
La pire des idéologies c'est de prétendre être en dehors des idéologies!

Écrit par : arlequin | 07/03/2008

Ca n'est pas une idéologie. Cela se nomme politique naturelle ou empirisme organisateur.
L'idéologie part du principe que la réalité n'est pas, seule, l'idée que l'on se fait de cette réalité existe.
L'homme possède 3 axes de fonctionnement. Les sens, l'intelligence et la volonté. L'idéologie ni le premier et soumet le troisième au second.
Selon moi, je vois une chose (sens), je comprends cette chose (intelligence), j'agis sur cette chose (volonté). L'idéologue niera la réalité physique de la chose. Il interpretera juste l'idée qu'il s'en fait et n'agira sur cette chose qu'en fonction de l'interpretation de l'idée.
L'idéologue est dangereux, qu'il soit droit-de-l'hommiste, marxiste ou bien national-socialiste. Le pragmatique refuse le piège de l'idéologie. Il peut parfois se montrer brutal, mais uniquement en fonction de l'analyse de la situation concrète présente.

Écrit par : Le Téméraire | 07/03/2008

je ne peux rien faire d'autre - et de mieux - pour répondre à ta tendance (fort répandue d'ailleurs) à la "naturalisation" des questions sociales que de rappeler Pierre Bourdieu :"Les dominés appliquent des catégories construites du point de vue des dominants aux relations de domination, les faisant ainsi apparaître comme naturelles" (La domination masculine p41)

Écrit par : arlequin | 08/03/2008

Et bien moi je suis bien d'accord (avec la note donc).

Et quand je vois un commentaire qui commence par "Si le climat se dérègle, ce n'est pas une cause directe de l'activité humaine." et deux lignes plus loin "Il est toutefois évident que les activités humaines ont une incidence non négligeable sur ce fait." je relative la suite.

C'est de Chateaubriand je crois: "Les forêts précèdent les civilisations, les déserts les suivent".

Je ne pense donc pas que le coupable soit simplement le "libéralisme triomphant", mais plutôt une idée, un concept qui a germé chez certains il y a plus de 10000 ans et dont le libéralisme est une des dernières manifestations.

Écrit par : Imago | 21/03/2008

Merci pour la jolie citation de Chateaubriand.
et pour le commentaire pertinent.
..."le libéralisme est une des dernières manifestations."

Comment faut-il prendre le mot "dernières" ?
dernières en date ou dernières dans le sens ultime. Pour ma part je pencherais plutôt pour la 2ème signification ???
à quand tu veux!

Écrit par : arlequin | 21/03/2008

:-D

Je pense que c'est LA dernière, et c'est souhaitable: soit elle nous mène à notre perte et c'est de fait la dernière manifestation de notre civilisation, soit nous l'abandonnons pour quelque chose de mieux.

Bonne continuation !

Écrit par : Imago | 21/03/2008

Mon côté optimiste me dit que nous prendrons de vraies mesures quand il sera trop tard !!!
;-)))))
à+

Écrit par : arlequin | 21/03/2008

Salut à tous !
Et bien, le moins que le puisse dire, c'est que la "divine" "croissance", ça fait causer !
Pour ma part, et pour répondre en premier lieu au "Téméraire" (qui l'est, mais le sait-il ? et pour qui ?), sur la question de l'Idéologie : il faut être bien sôt, ou bien naïf, pour croire que l'idéologie, c'est l'Autre qui en est porteur, et seulement lui...
Ou bien prétentieux, et prétendre avoir la vérité.
Dire : "Ensuite, et c'est lié, la perte, par les idéologies "progressistes" des valeurs de transcendance qui maintenaient les communautés humaine en un tout, est responsable de ce libéralisme."
C'est bien être porteur de l'Idéologie qui "annoncerait" que nous pourrions vivre (ou aurions déjà vécu ???!!!) dans un "bohneur" parfait... entre communautés ...! Mais le terme même, "communauté", indique déjà que si on n'en fait pas partie, on en est exclu de ce "bohneur"...
Quel parfait "sarkozisme" ! (Pardon, mais c'est l'idéologie dominante, aujourd'hui...)
Car quoi qu'il en pense, le "téméraire", l' Idéologie peut se définir comme "la représentation imaginaire des individus à leurs conditions réelles d'existence" (c'est pas de moi, mais de Louis Althusser, non un prophète, mais un philosophe, que l'on peut contester, certes, mais dont j'attends un argumentaire sur sa définition de l'Idéologie; car dès que l'on met des mots sur une façon de vivre, ou sur ce qu'elle devrait être, on est dans une certaine façon de se représenter le monde, non ?).
Enfin bref, le "téméraire" a le mérite d'exposer ses idées, mais nous, on a encore le droit de ne pas être d'accord !
Allez, bonne soirée,
Amicalement à tous ceux qui pensent librement !
Eric

Écrit par : eric | 29/03/2008

Merci pour ta visite et ton com, Eric.
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur la notion d'idéologie, toujours brandie par les tenants du pragmatisme comme une aberration coupable!
L'enfer c'est les autres, l'idéologie c'est pour celui qui rêve et qui fantasme, cf les discours de Sarko !!!
Quant à la référence à la communauté édenique, c'est très biblique donc métaphorique!
à quand tu veux!

Écrit par : arlequin | 30/03/2008

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