Arlequin

C'est vrai il y a bien longtemps que je n'avais pas vu autant de monde dans les rues de Nantes! Que n'y a-t-il pas autant de mobilisation lors des manifs syndicales? 

Mais ne boudons pas notre plaisir. Voir le peuple rassemblé - enfin, une partie - pour de bonnes raisons, est toujours réconfortant.

Voir tous ces personnages que Charlie-Hebdo n'a cessé de vilipender, moquer, caricaturer, descendre dans la rue pour célébrer les journalistes sacrifiés, est assez inouï, non ? 

C'est vrai, quand un événement aussi dramatique et spectaculaire se produit, formidablement relayé par les media, chacun a spontanément envie et besoin de partager par la proximité physique l'émotion ressentie individuellement. Comme si la sidération éprouvée devant la télé, dans son salon, faisait brutalement éclater la gangue de l'individualisme contemporain.

Aussi nécessaire que soit socialement ce besoin de communion citoyenne, il me semble qu'il faut se méfier de la sensiblerie qui accompagne toujours ce genre de manifestation. 

Celle-ci en effet "ne repose sur rien de sérieux ou de durable : éminemment émotionnelle, superficielle, passagère, sans assises pour fixer son choix, elle prétend fournir une réponse aux problèmes que pose l’existence, alors qu’en réalité elle ne leur apporte aucune solution réfléchie, raisonnée". (René Guillot) 

En un mot, j'espère que demain, après-demain, nous n'oublierons pas les leçons d'humanisme non-conformiste et de tolérance féroce que Charlie-Hebdo nous a données !!!

Oui je respecte toutes les religions, dans la mesure où elles prêchent la paix et l'amour! Mais en tant qu'organisations sociales, elles sont soumises aux lois des groupes humains. D'autant plus qu'en s'appuyant sur des valeurs métaphysiques, transcendantes, elles sont plus facilement sujettes aux dérives sectaires qu'entraînent :

                le dogmatisme,

                le prosélytisme

                le fanatisme.

C'est pourquoi leurs dirigeants doivent être d'une vigilance extrême.

Sinon c'est la guerre, au nom de Dieu, comme l'histoire en montre beaucoup d'exemples.

Seul l'humour (au premier degré, au deuxième (comme j'aime!) au troisième, au quatrième etc...) peut nous garantir qu'on ne tombe pas dans la connerie. Le sérieux, c'est fini, ça a fait son temps, ça mène à rien qu'à des tueries!

Oui, rire de tout, avec tout le monde, en toutes circonstances!

C'est pourquoi je propose à nos parlementaires d'inscrire dans la constitution de la Vème République "un droit à déconner"!

Ca aurait de la gueule, merde! Et drôlement plus efficace que d'envahir l'IRAK.

En plus ça coûte rien!