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24/06/2009

Désinstitutionnalisation de la culture


  fée-copie.wjpg.jpgLes 10-24 ans sont nés dans un monde dominé par les médias numériques.
Fort niveau de connexion, forte assiduité, préférence marquée pour les jeux, les logiciels de création ou le téléchargement de musique, les jeunes se sont emparés massivement des Techniques de communication. Mais ce qui semble surtout les attirer, ce sont les activités tournées vers la communication: messagerie instantanée, chats, forums, blogs etc...
Meilleurs connaisseurs des équipements culturels que leurs aînés ne l'étaient à leur âge, ils sont plus adeptes des pratiques culturelles amateurs (traitement de l'image et du son, notamment)

Mais qu'en est-il alors des transmetteurs traditionnels que sont la famille et l'école ?
"Les parents souhaitent laisser une large liberté aux héritiers,
les identités culturelles sont co-construites dans des familles" pluricomposées où la culture est comme le reste, négociée, partagée et rarement objet d’opposition générationnelle.
Quant à l'école, si "son autorité traditionnelle est battue en brèche, ce n’est pas seulement parce qu’elle n’a plus le monopole du savoir ni même que le savoir ne semble plus être le passage obligé pour réussir sa vie, mais également parce que ses modes d’intervention semblent de moins en moins en phase avec les compétences et attentes des jeunes générations."
Pourtant il faut nous garder de la tentation naturelle à la généralisation égalitaire. La révolution numérique n'a pas aboli les lignes de fracture sociale et 10% des jeunes restent exclus des loisirs culturels. "L’entrée en culture des enfants de cadres est toujours plus massive (ces enfants sont plus consommateurs de toutes les formes de culture, légitime ou médiatique, à l’exception de la télévision)". Les enfants d'ouvriers font un usage moins fréquent, moins varié, de l'ordinateur faute de trouver à leur domicile les interlocuteurs disponibles et compétents.
Autre différenciation intéressante, celle liée au genre.
Il semble en effet que les pratiques des filles et des garçons soient assez dissemblables, ceux-ci étant mieux dotés en jeux video et celles-là plus impliquées dans les pratiques culturelles les plus savantes.

Pour conclure et malgré les disparités,"les loisirs des jeunes générations sont caractérisés par une désinstitutionnalisation, un désencadrement relatif et une individualisation croissante. La privatisation galopante des loisirs culturels, illustrée par la place croissante dédiée à la culture de la chambre, s’accompagne d’une désinstitutionnalisation des loisirs, facilitée
par les mutations des offres médiatiques et technologiques elles-mêmes :
le podcasting, la VàD, le téléchargement..."
Individualisation, massification, immédiateté et gratuité de l'accès aux techniques numériques telles que les jeunes les plébiscitent...
la loi HADOPI, qui a coûté sa place à cette pôvre C. Albanel, n'a vraiment aucune chance de s'appliquer un jour...
Merci à Olivier pour le rapport sur les Jeunes et la Culture disponible sur le site du Ministère de la Culture
et à Pauline pour le fort joli dessin.
 

11:28 Publié dans Eclats de verre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : culture, jeunes