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12/05/2009

La religion entre morale et politique

34.JPGA propos du voyage du pape au Proche Orient et observant ses pathétiques efforts pour rattraper sans en avoir l'air, ses erreurs diplomatiques récentes, je me suis souvenu de "La religion des origines", bouquin écrit il y a une dizaine d'années par un paléo-ethnologue italien, Emmanuel Anati.
Pour ce scientifique, il y a 50000 ans existait une religion primodiale, une "matrice commune" à laquelle toute la pensée religieuse et symbolique aurait puisé pour constituer son corpus de croyances et qui pourrait se résumer ainsi :
   - une mythologie, concernant notamment la création du monde et de l'homme,
   - le culte des morts, et les moyens de les accompagner dans l'au-delà,
   - des rituels plus ou moins contraignants.
Malgré la grande dispersion des homo sapiens, les conceptions fondamentales ont subsisté.
Pour cet auteur, l'invention de l'idée d'un dieu personnel ne date que de quelque 8000 ans, au moment où sont apparues les premières civilisations urbaines en Egypte ou en Mésopotamie.
Vraie ou fausse, voilà bien une hypothèse qui mérite attention!

Car depuis l'antiquité nous assistons à d'incessantes guerres de religions, de massacres perpétrés au nom de dieu, l'invention du monothéisme ayant correspondu à une montée de l'intolérance religieuse.
Cette tendance a trouvé son apogée dans le "Gott mit uns" gravé sur les ceinturons des soldats de la Wechmart !
Alors aujourd'hui, dans ce monde globalisé où plus que jamais la religion représente un enjeu planétaire de pouvoir et d'oppression, notre premier boulot est de balayer devant notre porte.
Et pour commencer la remise en cause, se demander ce que représentent la pensée et la pratique religieuse dans les références culturelles qui nous animent!

Altruisme, générosité, amour universel..?
Ou
Maintien et légitimation d'un ordre inégalitaire.. ?

La philanthropie, l'action humanitaire, la charité chrétienne n'aboutissent-elles pas à aider les pauvres pour éviter de lutter contre les causes de la pauvreté, c'est-à-dire de dénoncer les mécanismes de l'exploitation ?
Le "Inch'allah" des musulmans ne sert-il qu'à justifer les politiques d'aliénation, Dieu donnant à chacun selon ses besoins ?

En un mot, situées en équilibre instable entre la morale et la politique, les pratiques religieuses sont-elles des pratiques culturelles comme les autres ???