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04/04/2010

"Pratique d'utopie"

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Au fond le sarkozysme fonctionne de façon très classique.
Il s'agit tout bêtement pour l'éxécutif d'asservir peu à peu les autres pouvoirs.
- Le législatif : très facile avec un parti godillot dont on reste le Président "à vie".
- Le judiciaire : plus difficile avec des magistrats qui tiennent à l'indépendance et à la dignité de la Justice. C'est pourtant en bonne voie avec la prochaine réforme programmée.
- Le médiatique : très simple quand on nomme les responsables des chaînes publiques et qu'on a des liens forts avec les patrons des medias privés dûrement touchés par la crise de la pub.

Rien de bien original dans tout ça!
C'est sûrement pour ça que le brave peuple français qui continue à rêver d'un monarque emperruqué, entouré des plus belles femmes du royaume, cerné par des courtisans qui chantent ses louanges en public et tremblent de frousse en privé devant les accès de colère de leur roi!
Un air connu qui tient à une condition : savoir désigner un ennemi commun, l'immigré.

Sarko est-il "out" comme le titre un hebdo ?
Pas sûr car, nous dit Rama Yade, c'est une "bête politique" qui a traversé bien d'autres déserts.
Quoi qu'il en soit, le sarkozysme, lui, représente un mouvement autrement puissant.
Fillon, Copé, Villepin, Bayrou... ? D'autres sarkoziens, tapis dans l'ombre, attendent leur heure pour tirer les marrons du feu. Et si un jour le PS revenait au pouvoir, serait-il capable de lutter contre cette concentration des pouvoirs, grave dérive de notre démocratie ? J'en doute.

Pour finir sur une note plus "positive" :
A la suite de la projection de "Pratique d'utopie", un beau documentaire qui montre comment, en Argentine, des très pauvres savent s'organiser pour survivre, un argentin nous disait: "Ce qui se passe en France actuellement, c'est ce que nous avons vécu chez nous il y a 15 ans !!!


Là je ne ris plus!    

29/03/2010

L'utopie - 2

Le mot utopie est souvent employé pour disqualifier un discours onirique et irrationnel qui méconnaît les difficultés de la vie humaine: " Il faut quitter le calme rassurant des utopies... pour descendre dans le mouvement, déconcertant mais réel, des relations sociales." (A.Touraine)
On peut aussi définir l'utopie comme une représentation d'une réalité idéalement parfaite, une société où tous les hommes vivraient dans la justice, l'égalité et la paix. Car "Une société sans pensée utopique est inconcevable. Utopie au sens de désir d'un mieux."(J.C Carriere)
De nombreux auteurs ont tenté de décrire les formes que pourrait prendre cette cité idéale régie par l'harmonie universelle. (Socrate dans la callipolis, Rabelais à l'Abbaye de Thélème, Voltaire dans Candide, etc...) Le Paradis sur terre, l'Eldorado, le Jardin d'Eden, la Cité céleste, sont autant d' espaces imaginaires où règne le bonheur parfait fondé sur l'entente absolue et la fin de la souffrance.


En effet, au même titre qu'il a besoin de manger et de boire, l'homme est un rêveur, il doit se projeter dans un monde meilleur. La représentation fictionnelle utopiste a le double mérite de provoquer une rupture radicale avec le modèle existant et de donner un sens aux frustrations et aux douleurs présentes.
Car à l'inverse des prophéties souvent sombres voire catastrophiques (cf G. Orwell) les utopies sont généralement présentées comme porteuses de progrès et d'espoir.
Le plus bel exemple en est sans doute le "phalanstère" que C.Fourier présente en 1830. Avec lui, ceux que l'on a appelé les socialistes utopistes, R. Owen, Saint-Simon, etc... ont proposé des modèles d'organisation sociale fondés sur la création de communautés idéales devant peu à peu remplacer le mode de vie capitaliste.

Pour terminer, revenons au XVIème siècle, à celui qui a inventé le mot, Thomas More. Pour lui, la société utopienne a banni toute inégalité et toute propriété individuelle. Pourtant, de son propre aveu, cette société est une pure fiction dont la valeur repose sur la cohérence du projet et du discours qui le porte. Car si la réalisation d'une telle société est souhaitable, transformer "l'utopie" en programme politique immédiatement applicable aboutirait à créer de graves désillusions.

Ainsi l'utopie n'est pas un délire onirique mais un phare qui éclaire le voyageur désorienté.

Plus que jamais nous en ressentons l'impérieux besoin aujourd'hui.


L'utopie

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09:44 Publié dans Eclats de verre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : utopie