Arlequin

Bon d'accord, on est fauchés,
Vidés, repassés, ratissés.
C'est vrai, il nous l'a balancé,
On est gâtés, choyés, privilégiés.

C'est juste de nous chanstiquer,
De nous berner, de nous humilier.
Oui, on l'a bien mérité,
Bravo encore de nous ponctionner.

Un jour peut-être, nous les punis,
Il viendra dans sa gloire infini,
Nous asséner en catimini

Le coup fatal de sa talonnette rageuse.

Puisque le président a lancé hier soir sa campagne, qu'il a encore une fois sauvé l' Europe et le Monde, qu'il s'est présenté comme le seul rempart contre la crise, le seul bouclier crédible contre les agences de notation, qu'il est le champion de la lutte contre le déficit, voilà un exemple de la façon dont il gère les dits déficits.
Le + emblématique d'entre eux est celui de la Sécu,
or :
1) Une partie des taxes sur le tabac destinée à la Sécu, n'est pas reversée : 7,8 milliards.
2) Une partie des taxes sur l'alcool, destinée à la Sécu, n'est pas reversée : 3,5 milliards.
3) Une partie des primes d'assurances automobiles destinée à la Sécu, n'est pas reversée : 1,6 milliard.
4) La taxe sur les industries polluantes destinée à la Sécu, n'est pas reversée : 1,2 milliard.
5) La part de TVA destinée à la Sécu n'est pas reversée : 2 milliards.
6) Retard de paiement à la Sécu pour les contrats aidés : 2,1 milliards.
7) Retard de paiement par les entreprises : 1,9 milliard.
Total: 20 milliards
Pfuttt...
Plus de déficit...

 Ne croyez pas que nos énarques ne savent pas compter, non, mais sans déficit, comment continuer à détruire l'hôpital public ? comment justifier le fait de faire payer toujours plus les malades ???

Ces chiffres sont disponibles sur le site de la Sécu.

"Je suis bien obligé de tenir compte de la réalité", a dit hier le président devant l'habituel parterre d'admirateurs béats !
On voit que, pour notre malheur et avec notre argent, le candidat putatif de la droite est déjà en campagne.
A l'Assemblée, X. Bertrand justifie de taxer les malades au nom du même principe, fustigeant au passage l'irresponsabilité des socialistes.
Pendant 4 ans le sarkozysme s'est inspiré du principe de plaisir : célébration des riches et de la réussite individuelle, culte de la personnalité du chef qui prend son pied dans l'exercice du pouvoir,"les français m'envient parce que j'ai un super job et une superbe femme", comme il a pu le dire un jour ...
Aujourd'hui, tout ça est terminé, il faut - vraiment cette fois-ci et à rebours - "liquider l'héritage de mai 68".
Fini le rêve ! La cloche a sonné la fin de la récrée.
Le nouveau père a refoulé sa libido !
Enfin raisonnable, le pater familias va nous sauver encore une fois et encore une fois malgré nous, indécrottables utopistes que nous sommes.
Merci la crise, elle permet à notre jouissif président de se refaire une virginité.
Faites comme moi, petits français inconscients, Moi qui suis capable de sublimer mon énergie pulsionnelle pour me soumettre à la dure loi du réel !
Vraiment ça doit être fatigant le métier !!!

Tiens, pendant ce temps, les sales gosses, Dati et Fillon se battent dans le caniveau !

Au fait, ça répond à quel principe ???   

La sacro-sainte CROISSANCE !!! Ils n'ont que ça à la bouche nos chères élites !
Seule et unique solution pour rembourser la dette, pour sauver l'emploi, pour retrouver du pouvoir d'achat et sauvegarder notre "modèle social".
J'ai même entendu l'autre jour à la radio un grand économiste dire qu'un des éléments essentiels de la croissance française était la SANTE et que nous avions bien tort, avec la Sécu, de nous priver de cette manne.
Oui car pour qu'il y ait croissance, il faut qu'il y ait profit, beaucoup de profit. Donc d'après lui, la SOLUTION était la privatisation générale de toutes les activités touchant à la SANTE des Français.
Il était on ne peut plus sérieux, le mec...Si, si !
Je n'en suis pas encore revenu !!!