06/02/2008
Mascarade!
Chaque jour nos yeux fascinés observent le spectacle pitoyable de cette campagne américaine, la plus longue et la plus chère de tous les temps!
Des millions de dollars dépensés alors que les inégalités se creusent, que la paupérisation galope...et qu'on continue de mourir en Irak!
La déesse Démocratie exige-t-elle une telle mascarade ???
Devant cet indécent afflux d'images toutes plus kitches les unes que les autres comme les américains en raffolent, j'ai éprouvé le besoin d'un peu de raison.
Noam Chomsky m'a accueilli dans ses bras!!!
Dans un de ses ouvrages: "Pirates et empereurs", il montre comment le terrorisme international dans le monde contemporain, c'est d'abord le terrorisme d'Etat, c'est aussi le soutien que celui-ci reçoit de la part des élites - et donc du peuple informé par ces élites...
"Aujourd'hui comme hier, les Etats-Unis masquent leur volonté de puissance, ou leur simple pragmatisme, sous les draps immaculés de la démocratie."
L'auteur explique le sens de son titre:
C'est un plagiat de St Augustin qui, dans la Cité de Dieu, a une histoire à propos d' Alexandre. Son armée capture un pirate, Alexandre demande au pirate: "Comment oses-tu piller les mers?" Et le pirate lui répond;" Je suis un petit homme avec un maigre navire et on me traite de pirate. Tu es un empereur avec une vaste flotte et tu pilles le monde entier, mais ils t'appellent empereur".
Les pirates sont ceux qu'on condamne, pas les empereurs!
Ceci se passait il y a plus de 15 siècles!
Rien de nouveau sous le soleil!
Noam CHOMSKY, l'un des grands esprits libres qui nous restent!
Ce que j'apprécie chez cet homme souvent critiqué, honni par de nombreux intellectuels français (par ex, Attali ou BHL), c'est sa téméraire lucidité. Inlassablement il dénonce "l'énorme machine idéologique" que représente le système capitaliste libéral défendu par les USA et largement relayé par l'intelligentsia mondiale.
Voir plusieurs videos sur Chomsky.
(Merci Patsy)
14:54 Publié dans Coups d'éclat | Lien permanent | Commentaires (2)
05/02/2008
Enfermez, enfermez...
A l'heure où une autre prison pour enfants ouvre à Orvault - dans la banlieue nantaise - on peut s'inquiéter des résultats obtenus à Meysieu, premier EPM de France, où un garçon vient de se pendre dans sa cellule.
Encore une fois l'administration sarkozienne a voulu faire "vite et... vite", sans véritable projet éducatif, sans surtout se poser la question du rôle de chacun dans la structure.
Car il semble bien que, dans ce type d'établissement où on veut faire collaborer des catégories professionnelles de cultures totalement différentes que sont les gardiens et les éducateurs, personne ne s'y retrouve!
Les surveillants sont dévalorisés, réduits à des tâches d'éxécution, les éducateurs, souvent des jeunes sortant de formation ou des contractuels, se sont peu à peu démotivés devant l'hyper-médiatisation du projet, le manque de moyens correspondants et les maladresses de l'administration.
Comme toujours dans ce type de structures, ce sont les jeunes les plus perturbés qui se sont engouffrés dans les brêches institutionnelles, «Des mineurs qui ne bronchaient pas en maison d’arrêt deviennent des caïds à Meyzieu», observe un professionnel.
Séparer adultes et jeunes, créer des structures adaptées aux mineurs était pourtant indispensable.
Encore une fois la droite a raté son coup!
Un projet éducatif doit fixer des finalités, il doit aussi prévoir de façon précise la fonction de chaque agent et sa place dans un ensemble institutionnel.
Que des catégories différentes de personnel cohabitent, c'est sain et naturel, mais à condition que chacune se voit défini un rôle correspondant à la formation et aux attentes des agents concernés. Et surtout que la régulation et l'analyse de la pratique soit une préoccupation constante de tous, et en premier de la hiérarchie!
Mais la PJJ sait-elle faire ça ???
J'en doute!
09:55 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (0)
04/02/2008
Le concombre masqué
Au moment où la Sénat va voter la loi sur les OGM et alors qu'une association vient d'être lourdement condamnée pour sa défense des semences traditionnelles, je livre trois réflexions émanant d'un scientifique reconnu en génétique moléculaire et qui répondent à trois arguments essentiels de leurs partisans:
- les OGM permettent d'éviter d'épandre des pesticides,
- les OGM sont inoffensifs pour l'homme,
- les OGM résolvent le problème de la faim dans le monde.
D'après C Vélot, : "On nous ment en nous faisant croire que les OGM sont la solution aux pesticides. Effectivement, l’agriculteur n’a plus à pulvériser l’insecticide, mais ce pesticide est toujours dans l’environnement puisque le maïs le fabrique en permanence...
...Au regard des données brutes que l’on a pu obtenir à partir de tests sur des animaux, on voit des perturbations des paramètres hépatiques et rénaux. On dit donc : «Soyons prudents, prenons le temps.» Le problème, c’est que le temps de l’évaluation scientifique n’est pas compatible avec l’urgence du brevet et des profits.... Le problème de la faim dans le monde n’est pas scientifique et technologique mais politique. Sinon, il faudrait qu’on m’explique pourquoi, alors qu’on produit deux fois plus que les besoins, il y a des gens qui meurent de faim."
Lire l'article.
Encore une fois les Multinationales avancent masquées.
Sous prétexte d'utilité sociale, c'est la question de l'appropriation du vivant et de la mainmise sur l'alimentation mondiale qui est en jeu!
Rien que ça!
On comprend pourquoi elles mettent le paquet!
09:25 | Lien permanent | Commentaires (4)
31/01/2008
"Le peuple travaille"
F. Mispelblom, professeur à l'Université d'Evry, analyse les stratégies politiques du président à la lumière du "Prince" de Machiavel.
J'en cite quelques extraits particulièrement éclairants :
"...Les leçons tirées de Machiavel ont été très visibles lors des trois campagnes électorales différentes que le candidat Sarkozy a su mener : très à droite, au centre, et même à gauche (Jaurès !).
Machiavel : le prince doit savoir mettre en retrait son propre caractère pour s'adapter aux circonstances, et "la fin justifie les moyens" ("la première campagne se gagne avec les électeurs de le Pen", donc "laissez tomber vos vieux principes"). La devise "diviser pour régner" s'appliquait déjà dans cette campagne mais plus encore par la suite. Si le candidat Sarkozy a su créer la surprise par son attitude très calme durant le débat télévisé avec son adversaire Ségolène Royal, ou en se mettant en retrait durant les semaines de grève et de négociation, c'est que le prince doit savoir être "à la fois lion et renard", et "ne pas s'attirer la haine du peuple", en faisant jouer à l'occasion le rôle du "méchant" à son Premier Ministre. Mais il a tout aussi bien pu s'inspirer de cette devise de Sun Tzu : "sois insaisissable : ne sois pas là où tes ennemis t'attendent, et apparais là où ils ne t'attendent pas"[....] s'il veut garder le pouvoir, le prince doit "brider les Grands" en prenant appui sur le peuple [...] faire venir des "représentants de la banlieue" au gouvernement, nommer des ministres "de gauche" et des experts contre les Grands de son propre camp, aller dans les usines ou "se battre" verbalement avec des pêcheurs, relève de cette tactique, formulée un jour par François Fillon : "le microcosme s'agite, pendant que le peuple travaille".
L'usage de la religion se trouve lui aussi formulé dans l'œuvre de Machiavel, qui écrit à propos des "principautés ecclésiastiques" qu'elles "se trouvent soutenues par les structures très anciennes de la religion, et celles-ci se sont révélées si fortes et de si haute qualité qu'à elles seules elles préservent leur prince, quel que soit son comportement"…. Mais dans bien d'autres passages Machiavel indique que même si le prince n'y adhère pas, la religion est un "instrument" du pouvoir (tout comme la morale)...."
Je ne sais si Frédéric a lu "Le prince bureaucrate" (C.Paradeise, Flammarion. 1981) où il est dit que "Le Prince Bureaucrate abandonne les garanties de la raison et de la science pour chercher ses catégories dans l'univers mouvant des apparences... Bientôt un seul lieu commun demeure : l'idée d'un lieu commun elle-même, qu'on appelle consensus.
Par l'étude de marché, le Prince Bureaucrate ôte les mots de la bouche de ceux à qui il s'adresse, laissant bientôt place à une majorité silencieuse et à une opposition aphasique..." (p.173)
Merveilleuse clairvoyance !!!!... il y a 26 ans ...
Rien de nouveau sous le soleil!
15:15 Publié dans Coups d'éclat | Lien permanent | Commentaires (7)