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21/02/2010

Travailler encore et toujours

clochard.JPGLa question des retraites va être réglée en 2010. C'est ce qu'annonce le "grand" courageux qui veut passer pour la postérité comme celui qui a réussi là où tout le monde avait échoué!

Pour préparer le terrain, experts et medias présentent la réforme comme inéluctable car s'appuyant sur des FAITS QUANTITATIFS DONC INDISCUTABLES: l'allongement de l'espérance de vie et la proportion actifs/retraités.
Trois solutions sont habituellemnt données:
- cotiser +
- baisser les pensions
- travailler plus longtemps.

Ce genre de raisonnement simpliste m'a toujours semblé un attrape-nigaud.
Pourquoi les progrès de la médecine, de l'hygiène et des conditions de vie (pas pour tout le monde!!!), qui ont permis cette avancée, seraient-ils nécessairement sanctionnés par une contrainte supplémentaire ?
- La retraite par répartition, le plus sûr et le plus solidaire des régimes, serait-il en péril du fait que la masse des gens vivent plus longtemps ???
- Faudra-t-il, dans ce domaine comme dans bien d'autres, INDIVIDUALISER complètement les retraites en faisant fi des luttes collectives qui ont permis, au cours des décennies, au plus grand nombre de vivre une vieillesse apaisée et bien souvent utile ?
- La retraite par capitalisation - dont rêve notre droite sans plus oser le dire - a pourtant montré ses limites et ses travers il y a peu!


Trois questions me semblent absolument occultées dans ce débat:
- Les conditions de travail de + en + stressantes,
qui font que le travailleur n'a qu'une idée, quitter ce milieu qui le tue!
- Le raccourcissemnt des carrières par le début et par la fin,
le travailleur ne serait rentable qu'entre 30 et 45 ans !!!
- La place des vieux dans le monde social,
comment valoriser le bénévolat et le service rendu à la collectivité?


Et puisqu'il s'agit d'une question de solidarité, commençons par faire payer les riches qui profitent plus encore que les autres de notre "modèle social" si protecteur!
Par exemple taxer à 5% les bénéfices non réinvestis rapporterait plus de 5 milliards d'euros, 1 million d'emplois supplémentaires correspond à 3 milliards d'euros dans les caisses vieillesse...etc...

NON la vérité dans cette réforme c'est qu'on ne veut surtout pas bousculer l'ordre établi et qu'on préfère ajouter une injustice plutôt que de risquer un désordre.
Car il ne s'agit de rien d'autre que de "REPARTITION DES RICHESSES".


Alors, messieurs les beaux-esprits,  arrêtez vos bla-blas pseudo-scientifiques!!

20/03/2009

La place des pauvres

Les manifs d'hier me sont apparues davantage comme l'expression d'une grave crise de société que comme un moyen de pression directe sur le gouvernement ou sur le patronat.
Chacun le sent, nous sommes arrivés au bout d'un système que toutes les entreprises de "moralisation" ou de prétendue "refondation" ne pourront pas sauver!
Pour l'illustrer, je m'appuierai sur le slogan phare de la campagne de Sarko "Travailler plus pour gagner plus" que j'ai d'ailleurs souvent vu repris sous forme dérisoire dans les cortèges d'hier.
Car ce slogan renvoie à la répartition des richesses c'est-à-dire à la place des pauvres dans le monde social.
Chaque civilisation, chaque culture a sa conception propre de la pauvreté.
C'est tout à l'honneur de la démocratie moderne occidentale d'avoir élévé l'EGALITE en principe premier.
Pourtant les résultats sont loin d'être à la hauteur de ces belles intentions.
Aujourd'hui on fait comme si chacun avait le choix, travailler plus ou moins, gagner plus ou moins, acheter plus ou moins ...etc...
Cette imposture (posture indigne!) les manifestants m'ont semblé enfin l'intégrer!
Prenons l'exemple de la consommation de produits de première nécessité. On nous dit que les "hard discount" rencontrent un franc succès. Pensez-vous vraiment que ceux qui achètent des produits discount ne préfèreraient pas des aliments meilleurs et plus sains, des légumes bio plutôt que des produits industriels ???
"Travailler + pour gagner +", les pauvres sont donc des fainéants, ils sont ainsi pleinement responsables de leur malheur!
Ainsi stigmatisés, les pauvres peuvent sans vergogne être réduits à une variable d'ajustement; maladroits ou presseux, ils sont désormais les inévitables rebuts du marché planétaire.
La lutte des classes renvoyée au magasin des antiquités, il faut désormais parler de "lutte des places"* où chacun a sa chance dès lors qu'il a les dents longues et qu'il fait passer la valeur profit avant toutes les autres!
La manif d'hier, c'est le timide commencement d'un retournement de pensée!
NON SEULEMENT NOUS NE NOUS SENTONS PAS COUPABLES, MAIS NOUS VENONS VOUS DEMANDER DES COMPTES A VOUS LES RICHES SUR CE QUE VOUS AVEZ FAIT DE VOTRE PROPRE RESPONSABILITE!
Plutôt que la place des pauvres, c'est maintenant la responsabilité des riches, profiteurs, spéculateurs, voleurs, menteurs, qui est posée!
Sarkozy ne pourra pas revenir sur les cadeaux faits aux riches dont il a voulu marquer, concrètement et symboliquement, le début de son mandat... il est l'un des leurs!

*cf V. de Gauléjac