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13/10/2010

Benda bilili

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En reportage à Kinshasa, Renaud Barret et Florent de La Tullaye tombent sur un incroyable orchestre de rue, "Staff Benda Bilili", composé de musiciens paraplégiques.
Fauteuils roulants bricolés, guitares crasseuses, instruments improbables, "satonge" ou monocorde fabriqué avec une boîte de lait en poudre...oui, mais quelle pêche, quelle gnac, quelle belle humeur!
Survivre en milieu hostile, s'imposer face aux agresseurs, comme sait si bien le faire Papa Ricky, le leader du groupe!
Après cinq ans de galère pour nos 2 documentaristes et de répets dans le zoo de Kinshasa, le rêve d'enregistrer un disque va-t-il enfin se réaliser ?

A l'heure où nos députés votent la loi sur l'immigration la plus honteuse de notre histoire, sommes-nous encore accessible à la misère qui s'étale dans les rues défoncées de Kinshasa ?

Nul misérabilisme dans ce film revigorant, mais une belle leçon de vie pour les nantis que nous sommes!
Et surtout quel magnifique spectacle!
 

05/10/2010

Monsieur HITCHCOCK

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Vu, "Double take", film de montage très malin du cinéaste belge Johan Grimonprez.

La mise en parallèle d'interventions d'Alfred Hitchcock, d'extraits de "Les Oiseaux", de spots publicitaires et de courts passages des actualités américaines des années 50 et 60 laisse beaucoup à penser sur le ballet ridicule des grands de ce monde et de leur représentation dans les medias.
Revoir les joutes dérisoires de Kroutchev et de Nixon sur fond de course à l'espace et aux armements, les associer à l'humour corrosif du maître du "Mac Guffin", voilà un choix particulièrement judicieux  pour en montrer le caractère pathétique.
Se référant à J.L. Borges sur le "double" qu'il faut tuer pour ne pas être tué, J. Grimonprez nous propose un voyage dans le temps, ce temps destructeur, ce labyrinthe cher à l'écrivain argentin, ce temps qui, seul, permet le recul salutaire pour apprécier pleinement l' ambivalence inquiète de Monsieur Alfred poursuivi par ses sosies!
Pour moi, ce film sur un "homme timide devenu intimidant", comme le disait F. Truffaut, animé par une "passion exclusive, une émotivité extrême", est un hommage rare car  il emprunte les mêmes chemins tortueux et vivifiants de la complexité, fût-elle grinçante.
A l'heure où l'on veut réduire l'homme à un producteur et le citoyen à un consommateur, ce rappel m'apparaît nécessaire.

21/01/2010

Haïti, année zéro ?

photo_2313_470_265_14425[1].JPGVous avez remarqué combien, ces jours-ci, les beaux esprits parisiens rêvent à une "table rase" à Haïti, à un effacement total d'un Etat calamiteux, oubliant un peu vite que depuis 2 siècles, les occidentaux ont joué au chat et à la souris avec ce pauvre petit pays.
Au XIXème siècle, on lui a fait payer l'affront d'avoir été la première colonie à déclarer son indépendance et à abolir l'esclavage. Au XXème, entre une occupation américaine et des années de cruelle dictature largement soutenue par la France, les Haïtiens se sont souvent réfugiés dans la religion ou dans le crime organisé, les élites fuyant ce pays "maudit".

Je voudrais rendre hommage à un magnifique documentariste haïtien auteur notamment de "Haïti, le silence des chiens" mais surtout de "Le profit et rien d'autre", Raoul PECK, cinéaste documentariste Haïtien.
Voici un extrait de ce doc:
"Le capital a gagné,
le capital a raflé toute sa mise,
le capital a réussi à nous convaincre que lui seul était vérité, lui seul était moral, lui seul savait gérer le politique,
mieux il nous a convaincu que le politique n'était plus nécessaire... il a convaincu la plupart de ses adversaires que leur échec était dans l'ordre des choses.
Il prétend avoir vaincu sans violence,, par la persuasion. Ses plus ardents défenseurs le pensent éternel et ils n'ont pas le triomphe modeste"

Pas étonnant qu'avec des idées comme ça, on veuille faire repartir à zéro ce petit peuple insoumis!

12/11/2009

RACHEL

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 Vu, hier soir un documentaire saisissant de Simone Bitton : RACHEL

"Elle s’appelait Rachel Corrie.

Elle avait 23 ans.

Elle est arrivée en Palestine croyant que sa nationalité américaine suffirait à faire d’elle un bouclier humain efficace pour sauver des vies, des oliviers, des puits et des maisons.
Mais Rachel est écrasée par un bulldozer militaire israëlien le 16 mars 2003 dans la bande de Gaza.
"RACHEL" enquête sur cette mort en donnant la parole à toutes les parties impliquées, juxtapose des versions contradictoires du même évènement, observe les lieux du drame et dévoile de nombreux documents inédits."

Enquête rigoureuse et impartiale sur ce crime de guerre, mais aussi méditation sur la mort d'une jeune fille, sur l'impunité, sur l'oppression d'un peuple par un autre, sur le pacifisme, sur la valeur de la vie...
"Nous étions trop naïfs, dit l'un des jeunes pacifistes, trop naïfs pour croire que nous allions changer les choses"
"Oui c'est une lutte sans espoir, lui répond un jeune israëlien qui milite contre la guerre que mène son pays, sans espoir mais pas dans le désespoir!"
Bien au delà des limites de l'utopie pacifiste qu'il suggère, ce grand documentaire est une formidable métaphore sur l'hypocrisie des nations et sur cette jeunesse qui se révolte et qui y perd la vie.
"Dans un sens on est tous des gamins curieux. Jeunes égyptiens interpellant une étrangère sur le chemin des chars. Jeunes palestiniens canardés quand ils jettent un oeil derrière les murs. Jeunes étrangers debout face aux chars avec des banderolles. Jeunes israeliens anonymes dans les chars, qui crient parfois et qui parfois saluent" Voilà ce qu'écrivait Rachel quelques jours avant sa mort!

A propos ces zozos qu'on a vu se pavaner à Berlin cette semaine, on ne les entend pas beaucoup dénoncer ce nouveau mur de la honte entre Israël et la Palestine !!! Bizarre!