06/10/2009
SOUFFRIR SEUL
MALHEUR AUX FAIBLES
Il y a longtemps que nous savons que le rapport au travail traverse un profond malaise. Le taux de suicides à causes professionnelles, le recours massif aux anxiolytiques, l'augmentation des arrêts de travail pour dépression sont des signes évidents d'un mal-être généralisé.
A cela les bons esprits nous donnent plusieurs raisons:
- les français survalorisent la place du travail comme facteur d'intégration sociale, cf le succès du "Travailler plus ...etc..."
- les français ont une mentalité de "petits fonctionnaires" ne sachant pas s'adapter aux contraintes d'un monde concurrentiel - cf la "pêche aux moules" du PDG de France Telecom,
- les français sont des enfants gâtés, trop sensibles et trop fragiles. Ils ont des exigences exorbitantes vis à vis du bien-être, du bonheur qu'on est en droit d'attendre de la vie en société - cf le projet de "Bonheur Intérieur Brut", devant se substituer au P.I.B !
Pour moi les véritables causes de ce problème social gravissime sont les suivantes:
- une organisation du travail souvent pervertie, basée sur l'existence de petits - ou de grands - chefs mesquins qui expriment dans leurs rapports avec leurs subordonnés, leurs frustrations et leurs espoirs déçus.
- un sentiment d'inutilité sociale puisque le seul objectif de l'Entreprise ou du Service apparaît comme étant la réduction de la masse salariale.
- la religion de l'évaluation fondée sur une intensification du contrôle permanent que rend possible l'informatique.
- la privatisation généralisée des Services y compris bientôt des contrôles médicaux de la Sécu et de la Médecine du Travail.
- le non respect de la personne humaine, du besoin qu'elle a d'être reconnue à sa place dans un groupe social.
Mais tout ceci peut se résumer en un seul constat:
L'individu est désormais SEUL, seul dans l'arène où tous les coups sont permis, seul face à des chefs qui ne pensent qu'à le flinguer pour accroître la compétitivité de l'Entreprise ou à des collègues qui le jalousent.
"Toutes les formes de solidarité sont fissurées par les nouvelles formes d'organisation du travail" comme le dit Christophe Dejours(*)
Car ne l'oublions pas :
CE NE SONT PAS LES FAINEANTS QUI CRAQUENT MAIS LES PLUS ENGAGES, LES PLUS MOTIVES, LES PLUS INVESTIS DANS LEUR TRAVAIL.
(*)"Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés"
10:37 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : travail, conditions, respect, individualisme
Commentaires
Toujours plus de concurrence, de compétition, de zèle! Où cela nous mène-t-il? DANS LE MUR, mon cher Pol! DANS LE MUR - répétition d'inspiration sarkozyste ;-)
Marteler, formater, castrer, détruire...!
Bouh, j'suis pas en forme aujourd'hui...
Écrit par : Vio | 07/10/2009
merci de ta visite, Vio,
il y avait bien longtemps!
Tu as mille fois raison mais garde quand même le moral...
;-))))))
Écrit par : arlequin | 07/10/2009
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