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22/10/2010

Des vivants désespérés...

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Vu, comme vous, sûrement, les 8 épisodes de la magnifique série de Gérard Mordillat "Des vivants et des morts".
C'est la gorge nouée que j'ai assisté à l'agonie d'une petite usine déclarée "non rentable" et condamnée à mort par un vague Fonds de pension américain.
Situation tellement banale dans la France d'aujourd'hui. Continental, Moulinex, Cellatex, Valeo, Ericsson, Lejaby... et des centaines d'autres.
Enfin la télé ose montrer et avec quel talent, ce que ce pouvoir de riches cherche à camoufler: les drames que vivent ceux qu'on jette violemment, après les avoir si bien exploités.
Le cynisme des employeurs capitalistes "le marché ne connaît qu'une loi: payer ou être payé", auquel répond la lâcheté des responsables.
L'opportunisme manipulateur des hauts fonctionnaires qui n'hésitent pas à envoyer les CRS tabasser des femmes et des enfants.
Et enfin l'impuissance des élus du peuple et des représentants syndicaux qui, même lorsqu'ils trahissent, finissent par y laisser leur peau!
C'est vrai, cette série est un événement à la télé. Pour une fois, le travail ouvrier est montré comme un ensemble de métiers, de savoirs, de savoir-faire, de relations sociales et non comme des petits boulots qu'on prend pour éviter le chômage.
Nombreux sont les films documentaires qui ont dénoncé la violence inouïe dont sont victimes les salariés des entreprises délocalisées, souvent après leur avoir imposé des sacrifices inutiles. Chantage à l'emploi, aux salaires, aux RTT, etc.. (cf les films de Marcel Trillat)
Le mérite de G. mordillat est d'avoir réalisé une - longue - fiction plus réaliste qu'un reportage, plus juste et plus vraie qu'un documentaire.
Merci à lui.

08/10/2010

"Avancée condidérable"!!!

A l'heure où notre ministre du "Travail des pauvres pour engraisser les riches" considère comme une "avancée considérable" le recul de 67 à 65 ans pour la retraite des mères ayant élevé un enfant lourdement handicapé, voilà un nouveau coup de pied de cheval à l'encontre des personnes handicapées.
La loi du 11 février 2005 situait enfin les travailleurs handicapés dans le droit commun.
Eh bien, c'est fini! Dans la loi de finances 2011, ils retournent à un droit spécifique.
Désormais l'Etat "transfère la charge des parcours de formation des travailleurs handicapés (AFPA) à l'AGEFIPH. De ce fait, l'Etat va ponctionner 60 milliards d'euros entre le deuxième semestre 2011 et le deuxième semestre 2012, directement sur les fonds de l'association.

Une nouvelle fois l'Etat ne souhaite plus assumer les charges concernant les personnes handicapées et particulièrement dans le cadre de la formation professionnelle et oblige l'AGEFIPH à prendre à son compte 60 milliards d'euros sur 2 ans, qui seront inévitablement pris sur des aides qui auraient dû être disponibles pour les travailleurs handicapés.

Avec cette sauvage agression de l'Etat sur le budget de l'AGEFIPH, c'est un nouveau recul et un nouveau désengagement dans les dispositifs pour les personnes handicapées." (Force Ouvrière-Hebdo)

06/10/2009

SOUFFRIR SEUL

7c2fa57c02857e22[1].JPGMALHEUR AUX FAIBLES
Il y a longtemps que nous savons que le rapport au travail traverse un profond malaise. Le taux de suicides à causes professionnelles, le recours massif aux anxiolytiques, l'augmentation des arrêts de travail pour dépression sont des signes évidents d'un mal-être généralisé.
A cela les bons esprits nous donnent plusieurs raisons:
- les français survalorisent la place du travail comme facteur d'intégration sociale, cf le succès du "Travailler plus ...etc..."
- les français ont une mentalité de "petits fonctionnaires" ne sachant pas s'adapter aux contraintes d'un monde concurrentiel - cf la "pêche aux moules" du PDG de France Telecom,
- les français sont des enfants gâtés, trop sensibles et trop fragiles. Ils ont des exigences exorbitantes vis à vis du bien-être, du bonheur qu'on est en droit d'attendre de la vie en société - cf le projet de "Bonheur Intérieur Brut", devant se substituer au P.I.B !

Pour moi les véritables causes de ce problème social gravissime sont les suivantes:

- une organisation du travail souvent pervertie, basée sur l'existence de petits - ou de grands - chefs mesquins qui expriment dans leurs rapports avec leurs subordonnés, leurs frustrations et leurs espoirs déçus.
- un sentiment d'inutilité sociale puisque le seul objectif de l'Entreprise ou du Service apparaît comme étant la réduction de la masse salariale.
- la religion de l'évaluation fondée sur une intensification du contrôle permanent que rend possible l'informatique.
- la privatisation généralisée des Services y compris bientôt des contrôles médicaux de la Sécu et de la Médecine du Travail.
- le non respect de la personne humaine, du besoin qu'elle a d'être reconnue à sa place dans un groupe social.

Mais tout ceci peut se résumer en un seul constat:

L'individu est désormais SEUL, seul dans l'arène où tous les coups sont permis, seul face à des chefs  qui ne pensent qu'à le flinguer pour accroître la compétitivité de l'Entreprise ou à des collègues qui le jalousent.
"Toutes les formes de solidarité sont fissurées par les nouvelles formes d'organisation du travail" comme le dit Christophe Dejours(*)

Car ne l'oublions pas :

CE NE SONT PAS LES FAINEANTS QUI CRAQUENT MAIS LES PLUS ENGAGES, LES PLUS MOTIVES, LES PLUS INVESTIS DANS LEUR TRAVAIL.

 


(*)"Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés"

 

 

01/05/2009

PENSER DEBOUT

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1° mai fête du travail!
Du travail chagrin ou du travail plaisir ?
Du travail qui libère ou du travail qui asservit ?
Du travail qui fait vivre ou du travail qui tue ?

Se construire, se transformer, se réaliser par son travail !  
Voilà le discours dominant dans notre civilisation judeo-chrétienne, celle-là même qui, sans vergogne, justifie l'accumulation du capital fondée sur l'exploitation du travail salarié.
Notre crise actuelle est bien le résultat de ce mépris du travailleur au profit de la finance, c'est-à-dire du crédit, qu'on a largement utilisé pour compenser la non-revalorisation des salaires.
"On revient avec le crédit à une situation proprement féodale, celle d'une fraction de travail due d'avance au seigneur, au travail asservi."*

A l'heure où l'on se félicite, à juste titre, de l'unité syndicale, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt.


Pourquoi le gouvernement et même le MEDEF font-ils les yeux doux aux syndicats en ce moment ?
Parce qu'ils voient bien qu'avec la montée du désarroi actuel, ceux-ci peuvent représenter un contre-feu utile !Et les défilés du 1° mai une procession liturgique pour exorciser les démons de la rébellion qui vient ...

Le gouvernement sait qu'il ne risque rien devant cette unité de façade.
Car, sans parler de la CFDT qui a toujours une torpille prête contre le mouvement, les autres organisations sont profondément divisées sur l'analyse de la situation et donc sur les moyens d'action.


Ce qui est en cause au fond c'est bien le syndicalisme comme mouvement d'éducation populaire, comme moyen de lutter contre la "servitude volontaire" du travailleur à qui la droite s'emploie à faire croire qu'il est "libre et responsable"**
Ce qui est en cause c'est fondamentalement notre capacité à nous mettre debout, à refuser les couleuvres que les pseudo-savants de la com s'emploient à nous faire avaler.
DEBOUT ENSEMBLE !

* Jean Baudrillard, "Le système des objets".
** N. Sarkozy lors d'un récent discours.

 

 

 


 

10:38 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : travail