31/08/2011
Du Nil à la Seine
Vu à Lussas "Tahrir", place de la Libération.
Doc d'une redoutable efficacité.
Au plus près de ces jeunes et moins jeunes égyptiens qui, en février 2011, ont crié et chanté jusqu'à s'enivrer de leurs mots et de leurs slogans, leur haine du régime dictatorial qui les opprime depuis tant d'années.
A Tahrir, on apprend à résister, à débattre et à soigner les blessés. On apprend aussi à éprouver le bonheur de vibrer aux mêmes émotions, à communier ensemble à l'énergie que donne le sentiment de liberté retrouvée.
Le réalisateur Stéfano Savona s'est immergé dans cette foule prête à tout pour défendre son nouveau bonheur. Il en a privilégié quelques jeunes visages, parfois ensanglantés après les charges des pro-Moubarak. Elsayed, Noha, Ahmed sont sûrs que tout va changer et que l'avenir sera plus beau.
Pourtant le film laisse à voir également qu' au delà des slogans et des chants, les débats sont difficiles et souvent confus.
Oui, car la vraie démocratie, celle qui donne la parole et le pouvoir au peuple, doit faire l'objet d'un apprentissage long et ardu pour ne pas laisser s'envoler les grands idéaux de la Révolution.
Du Nil à la Seine, en quoi ces incroyables révoltes nous concernent-elles ? A quoi surtout nous engagent-elles ?
A rien ! Nous on s'en fout ! On a la Dette et... sarko !
Merci à Roland pour la photo.
10:10 | Lien permanent | Commentaires (11)
19/08/2011
La distance du regard
21 - 27 août 2011
à LUSSAS
ETATS GENERAUX
du FILM DOCUMENTAIRE
"Dans ces tentatives de revenir sur l’Histoire ou bien celles de saisir des bouleversements en cours le cinéma documentaire nécessite une certaine distance, d’emblée celle du regard, qui n’est pas antinomique d’un engagement et d’une implication. Ce regard et sa mise en scène élaborent le récit, construisent une représentation. Les images qui nous arrivent des révolutions et des révoltes d’aujourd’hui témoignent d’une urgence, d’une lutte et d’une répression violente et meurtrière. Que nous montrent ces images ? Que nous racontent-elles ? À quoi nous engagent-elles ?"
Peut-être vous rencontrerai-je dans les 2 rues de ce charmant petit village d'Ardèche qui devient pour une semaine le plus grand festival de films documentaires de France ???
à très bientôt, les amis.
09:07 | Lien permanent | Commentaires (5)
18/08/2011
Des orties dans l'eau bénite !
Depuis tous ces jours on nous bassine avec les JMJ à Madrid
Ce matin, la "potée de roses" (comme disait mon grand-père), c'est la venue du Pape en personne.
Tous ces petits jeunes si sympas, bien nourris, bien propres sur eux, avec, paraît-il, pas de capote dans la poche. Parmi eux 60.000 français dont le rédac-chef de "La Vie" nous dit qu'ils sont plutôt de droite, issus des classes supérieures.
C'est vrai que fric et religion ont toujours fait bon ménage, en particulier dans cette Espagne franquiste où l'Eglise catholique a toujours été du côté du Caudillo ! Aujourd'hui encore cette Eglise représente une telle force de pression que Zapatero a été loin de réaliser toutes les promesses qu'il avait faites !
Je me demande ce qu'en pense "notre chanoine du Latran" !
10:03 | Lien permanent | Commentaires (14)
14/08/2011
Les matamores en dentelle
En voyant Sarkozy jouer - à nouveau - les matamores sur le pont du Charles de Gaulle , il y a quelques jours, il m'est revenu à l'esprit un texte que Stefan Zweig a écrit à propos de la déclaration de guerre en 1914.
Jean Jaurès, le pacifiste, que notre président aime tant, aurait sûrement adoré :
"J'avais reconnu l'adversaire que j'avais à combattre, le faux héroïsme qui préfère envoyer les autres à la souffrance et à la mort, l'optimisme facile des prophètes sans conscience, politiques aussi bien que militaires, qui, promettant sans scrupules la victoire, prolongent la boucherie .... Quiconque émettait un doute les gênait dans leur commerce patriotique; quiconque prodiguait ses mises en garde, ils le traitaient de pessimiste et se moquaient de lui ; quiconque combattait la guerre, dont eux-même n'avaient pas à souffrir, ils le stigmatisaient comme un traître. C'était toujours la même clique, éternelle à travers les âges, de ceux qui appellent lâches les prudents et faibles les plus humains, pour demeurer eux-mêmes désemparés au moment de la catastrophe qu'ils ont provoqués par leur légèreté.... Dès le début, je ne croyais pas en la victoire, et je n'étais certain que de ceci : même si elle pouvait être acquise au prix de sacrifices inouïs, elle ne justifiait pas ces sacrifices."
Aujourd'hui, la France est en guerre en Afghanistan et en Lybie.
Pour qui, pourquoi ?
Des guerres qui dépassent largement nos petits moyens d'ailleurs.
Faire un discours belliqueux sur un porte-avion qui rentre au port pour 4 mois d'entretien, c'est un peu gonflé, non ?
Merci à Fred.
11:48 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (6)