03/04/2009
Pour ne pas conclure...
Pour tenter de rompre avec le discours occidental dominant qui consiste à affirmer que chacun est maître de son destin et responsable de son malheur, nous avons diffusé des documentaires sur des thèmes variés pour essayer de rendre compte de la réalité sociale telle qu'elle se présente à nous.
Voici quelques réflexions à chaud pour ne pas tomber dans "l'ineptie de conclure":
- Les "personnes de la rue" ou en grande précarité, aussi cabossées soit-elles par les ruptures familiales, professionnelles ou psychologiques qu'elles ont SUBIES, parviennent par la musique et le chant choral à créer des réseaux de solidarité qui leur font reprendre goût à la vie.
- les immigrés tunisiens, travailleurs manuels arrivés à 20 ans pour pallier le manque de main d'oeuvre française, ayant vécu toute leur vie dans des baraquements et largement exploités par le système capitaliste font enfin l'objet de l'attention des pouvoirs publics.
- "Guerre aux chômeurs ou guerre au chômage".En quoi les personnes qui perdent leur emploi à la suite d'une crise directement provoquée par les abus du capitalisme financier sont-elles responsables de leur situation ?
Plutôt qu'à les prémunir contre la pauvreté, la tendance actuelle est bien davantage à les culpabiliser!
- Les 300000 surendettés que compte la France ont succombé aux pièges et à l'agressivité des banques qui cherchent à placer à tout prix des crédits "revolving".
- Sur les 3400000 salariés qui travaillent à temps partiel et gagnent moins que le SMIC, les trois quarts sont des femmes et 80 % d'entre elles souhaiteraient travailler plus. Au lieu de cela, on veille à ce qu'elles ne puissent se rencontrer et sont donc dans l'incapacité de mener une quelconque action collective.
- lorsque des enseignants militants se donnent la peine de braver l'Education Nationale pour proposer aux élèves en grande difficulté des formes d'expression adaptées à leurs besoins, on obtient des résultats magnifiques.
- les joueurs excessifs sont attirés moins par l'appât du gain que par une irrépressible envie de ressentir une excitation qui finit par les mettre en grande souffrance et parfois par menacer leurs vies. Eux aussi sont pris dans une infernale spirale dont on ne peut se sortir uniquement par la VOLONTE.
- les clandestins qui grelottent dans les squares de Calais, chassés par les guerres et par la misère, ont-ils vraiment choisi de venir mourir sous les essieux d'un camion en partance pour l'Angleterre ? Rappelons que l'immigration est avant tout un enjeu politique.
- les travailleurs sociaux, pris en tenaille entre les "usagers" en détresse et l'administration tatillonne disposent de quelle marge de manoeuvre ? Placés bien souvent au coeur d'un conflit de loyauté, comment peuvent-ils garder la distance et la sérénité indispensable à toute intervention sociale ???
- Enfin, très représentrative de l'ensemble, la disparition progressive des Services Publics a cet effet insidieux de transformer les citoyens éduqués et responsables en proies faciles du marketing et de la publicité.
La mondialisation des échanges, la privatisation des services et la financiarisation de l'économie ont eu comme effet la montée des inégalités.
Pris dans cette logique de profit à court terme, l'individu, glorifié, courtisé et au bout du compte manipulé, est-il en mesure de peser sur sa destinée et de formuler des choix libres et responsables?
"La bourse des valeurs plutôt que les valeurs de la Bourse"...
Merci de compléter et de laisser des commentaires...
11:15 Publié dans Eclats de verre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : pauvrete, responsabilite
24/03/2009
L'essentiel sans cesse menacé...
Ma visite d'hier à un vieil ami qui vit ses dernières heures, et qui le sait, après un long combat de 3 ans et demi avec la maladie, me pousse impérieusement à faire le parallèle avec l'actualité socio-politique telle que nous la vivons aujourd'hui dans l'espace public.
Manipulations, machinations, trahisons, c'est le triste spectacle que nous donnent nos élites.
Appât du gain, escroqueries, vols et mensonges, le comportement maintenant dévoilé des riches qui nous gouvernent!
La futilité, le superficiel, le clinquant (cf Séguéla) est la règle, au détriment de la profondeur et de la sincérité des sentiments.
La délation, la dénonciation et la criminalisation de la solidarité (cf "Welcome") sont désormais inscrites dans la loi.
Alors, mon ami, qui attends sereinement la camarde, ce que tu m'as dit avec tes yeux intensément brillants, c'est tout simple:
si nous vivions pour l'essentiel et non pour le paraître, une infinie paix se répandrait en nous et autour de nous!
Toi qui étais l'exact contraire d'un moralisateur et d'un bigot, tu m'as fait comprendre que le pouvoir sur les autres après lequel nous courons tous plus ou moins, est indécent et vulgaire; et toi, sa compagne, tu m'as signifié que l'invisible est toujours plus beau que l'image.
Le jeune enfant qui fait un dessin se préoccupe-t-il de l'effet produit?
Non sans doute, il projette ce qu'il ressent, ce qu'il vit, ce qu'il aime ou rejette. Et puis, un adulte vient à coup sûr lui dire ce qu'il y a lieu de montrer pour "faire beau"! Le charme est rompu! En devenant un être social, l'enfant intègre les codes qui lui permettront de prendre sa place dans le grand carrousel de la séduction. De gagner une place socialement acceptable en perdant l'essentiel de son être!!!
Comme le dit René Char :"L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant".
12:39 Publié dans Eclats de verre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : manipulations
20/01/2009
De fric et de frime
Dans ce pays entraîné par ce gouvernement vers le fric et la frime, voilà une petite histoire à méditer :
"Le musicien de rue était debout dans l'entrée de la station L'Enfant Plaza du métro de Washington DC. Il a commencé à jouer du violon. C'était un matin froid, en janvier dernier. Il a joué durant quarante-cinq minutes. Pour commencer, la chaconne de la 2ème partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et de nouveau Bach. A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur boulot.
Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait. Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant. Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot. Quelques minutes ensuite, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher. Il était clairement en retard.
Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. Sa mère l'a tiré, pressé mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste. Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas. Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien.
Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps. Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche. Il a récolté 32 dollars. Quand il a eu fini de jouer, personne ne l'a remarqué. Personne n'a applaudi. Seule une personne l'a reconnu sur plus de mille personnes.
Personne ne savait que ce violoniste était Joshua Bell, un des meilleurs musiciens sur terre. Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites avec un Stradivarius de 1713 valant 3,5 millions de dollars. Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.
C'est une histoire vraie. Joshua Bell jouant incognito dans une station de métro a été organisé par le « Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens. "
09:37 Publié dans Eclats de verre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : fric
24/12/2008
Trêve de Noël
18:41 Publié dans Eclats de verre | Lien permanent | Commentaires (4)