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12/11/2009

RACHEL

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 Vu, hier soir un documentaire saisissant de Simone Bitton : RACHEL

"Elle s’appelait Rachel Corrie.

Elle avait 23 ans.

Elle est arrivée en Palestine croyant que sa nationalité américaine suffirait à faire d’elle un bouclier humain efficace pour sauver des vies, des oliviers, des puits et des maisons.
Mais Rachel est écrasée par un bulldozer militaire israëlien le 16 mars 2003 dans la bande de Gaza.
"RACHEL" enquête sur cette mort en donnant la parole à toutes les parties impliquées, juxtapose des versions contradictoires du même évènement, observe les lieux du drame et dévoile de nombreux documents inédits."

Enquête rigoureuse et impartiale sur ce crime de guerre, mais aussi méditation sur la mort d'une jeune fille, sur l'impunité, sur l'oppression d'un peuple par un autre, sur le pacifisme, sur la valeur de la vie...
"Nous étions trop naïfs, dit l'un des jeunes pacifistes, trop naïfs pour croire que nous allions changer les choses"
"Oui c'est une lutte sans espoir, lui répond un jeune israëlien qui milite contre la guerre que mène son pays, sans espoir mais pas dans le désespoir!"
Bien au delà des limites de l'utopie pacifiste qu'il suggère, ce grand documentaire est une formidable métaphore sur l'hypocrisie des nations et sur cette jeunesse qui se révolte et qui y perd la vie.
"Dans un sens on est tous des gamins curieux. Jeunes égyptiens interpellant une étrangère sur le chemin des chars. Jeunes palestiniens canardés quand ils jettent un oeil derrière les murs. Jeunes étrangers debout face aux chars avec des banderolles. Jeunes israeliens anonymes dans les chars, qui crient parfois et qui parfois saluent" Voilà ce qu'écrivait Rachel quelques jours avant sa mort!

A propos ces zozos qu'on a vu se pavaner à Berlin cette semaine, on ne les entend pas beaucoup dénoncer ce nouveau mur de la honte entre Israël et la Palestine !!! Bizarre!

 

09/11/2009

"Homo amapiens"

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Vu le beau documentaire de Bénédicte Mourgues sur les AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne).
Ce système d'échanges directs entre producteurs et consommateurs d'aliments, légumes, fruits, laitages, viandes etc, présente de nombreux intérêts :

- Qualité des aliments,
- Education du consommateur,
- Respect de la nature et de la bio-diversité,
- Relocalisation de la production agricole,
- Remise en cause de la monoculture intensive,
- Résistance à la pression foncière et à la destruction de terres agricoles,
- Action pour le maintien et la création d'emplois...

Chaque membre de l'AMAP s'engage en payant à l'avance, à prendre un panier à date fixe chez le producteur qui s'engage, lui, à fournir des produits variés et de qualité.
Participant à l'économie sociale et solidaire, ce système permet de repenser le développement économique non plus en se fondant sur la "main invisible" du marché  mais à partir du coût réel des produits.
Initiatives marginales sans doute, mais qui sont autant d'actions positives, concrètes, susceptibles de réparer les dégats du système de la Grande Distribution qui est injuste socialement et dangereux pour la nature.
Et bravo à Bénédicte pour son film!
 

09/09/2009

Retour d'exil...

anne_de_bretagne.jpgDeux faits d'actualité m'ont touché ce matin:
- la déclaration de la Garde des Sceaux de ne pas donner suite aux amendements du Sénat pour assouplir l'incarcération,
- la décision imminente du Brésil d'extrader ou non Cesare Battisti qui risque la perpétuité en Italie.
Ces 2 faits me ramènent à un bouquin magnifique que je viens de terminer et qui m'a vraiment bouleversé :
"Retour d'exil d'une femme recherchée" d'Hélène CASTEL (Seuil)
Après un casse raté auquel elle a participé au début des années 80, Hélène Castel s'enfuit au Mexique et se construit une solide vie familiale et professionnelle. 24 ans plus tard, à savoir quatre jours avant la prescription de sa peine, elle est arrêtée (à la demande du Ministre de l'Intérieur de l'époque.. c'était qui en 2003 ???) passe 3 mois dans les geoles mexicaines et 12 à Fleury en attendant son procès.
Juste un petit extrait de la préface écrite par Nancy Houston :
"le paradoxe de la prison, c'est que cruellement et méthodiquement, elle s'acharne à faire disparaître l'individualité de ceux-là mêmes chez qui, déjà, elle est mal assise, branlante."
Courez vite acheter le bouquin d'Hélène CASTEL, vous en sortirez plus grands.
à+
En photo, Anne de Bretagne qui était, elle, une souveraine pleine de bonté et de sagesse, enfin peut-être !!! 
 

11:15 Publié dans Eclats de verre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : prison

24/06/2009

Désinstitutionnalisation de la culture


  fée-copie.wjpg.jpgLes 10-24 ans sont nés dans un monde dominé par les médias numériques.
Fort niveau de connexion, forte assiduité, préférence marquée pour les jeux, les logiciels de création ou le téléchargement de musique, les jeunes se sont emparés massivement des Techniques de communication. Mais ce qui semble surtout les attirer, ce sont les activités tournées vers la communication: messagerie instantanée, chats, forums, blogs etc...
Meilleurs connaisseurs des équipements culturels que leurs aînés ne l'étaient à leur âge, ils sont plus adeptes des pratiques culturelles amateurs (traitement de l'image et du son, notamment)

Mais qu'en est-il alors des transmetteurs traditionnels que sont la famille et l'école ?
"Les parents souhaitent laisser une large liberté aux héritiers,
les identités culturelles sont co-construites dans des familles" pluricomposées où la culture est comme le reste, négociée, partagée et rarement objet d’opposition générationnelle.
Quant à l'école, si "son autorité traditionnelle est battue en brèche, ce n’est pas seulement parce qu’elle n’a plus le monopole du savoir ni même que le savoir ne semble plus être le passage obligé pour réussir sa vie, mais également parce que ses modes d’intervention semblent de moins en moins en phase avec les compétences et attentes des jeunes générations."
Pourtant il faut nous garder de la tentation naturelle à la généralisation égalitaire. La révolution numérique n'a pas aboli les lignes de fracture sociale et 10% des jeunes restent exclus des loisirs culturels. "L’entrée en culture des enfants de cadres est toujours plus massive (ces enfants sont plus consommateurs de toutes les formes de culture, légitime ou médiatique, à l’exception de la télévision)". Les enfants d'ouvriers font un usage moins fréquent, moins varié, de l'ordinateur faute de trouver à leur domicile les interlocuteurs disponibles et compétents.
Autre différenciation intéressante, celle liée au genre.
Il semble en effet que les pratiques des filles et des garçons soient assez dissemblables, ceux-ci étant mieux dotés en jeux video et celles-là plus impliquées dans les pratiques culturelles les plus savantes.

Pour conclure et malgré les disparités,"les loisirs des jeunes générations sont caractérisés par une désinstitutionnalisation, un désencadrement relatif et une individualisation croissante. La privatisation galopante des loisirs culturels, illustrée par la place croissante dédiée à la culture de la chambre, s’accompagne d’une désinstitutionnalisation des loisirs, facilitée
par les mutations des offres médiatiques et technologiques elles-mêmes :
le podcasting, la VàD, le téléchargement..."
Individualisation, massification, immédiateté et gratuité de l'accès aux techniques numériques telles que les jeunes les plébiscitent...
la loi HADOPI, qui a coûté sa place à cette pôvre C. Albanel, n'a vraiment aucune chance de s'appliquer un jour...
Merci à Olivier pour le rapport sur les Jeunes et la Culture disponible sur le site du Ministère de la Culture
et à Pauline pour le fort joli dessin.
 

11:28 Publié dans Eclats de verre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : culture, jeunes