04/10/2010
Le bal des hypocrites
Les positions qui divisent me répugnent toujours. Elles sont le plus souvent l'expression de chefs plus préoccupés de leur égo que de l'intérêt collectif. Ceux qui devraient coûte que coûte renforcer leur unité se retrouvent ainsi gravement fragilisés face à un adversaire qui, lui, sait regrouper ses forces.
OUI, mais!
Dans certains cas, il faut bien dénoncer "les traitres à la cause" (sans rire)
L'article de la Tribune reprenant les propos tenus à Libération par François Chérèque me sidèrent!!!
Ce bon apôtre propose "une porte de sortie" au gouvernement. En bon français cela veut dire qu'il a déclaré forfait, que la lutte n'est plus de mise. Alors pourquoi nous faire trottiner un samedi après-midi dans les rues des villes. "C'est la kermesse" comme me le disait un journaliste ? Pour se donner bonne conscience ? Pour camoufler publiquement ce qu'il pense vraiment, à savoir que la bataille est perdue d'avance ?
Ce combat est si difficile! Les arguments de la droite sont si habiles et si puissants! Si la CFDT lâche l'affaire (Thibault n'est pas loin derrière)
Sarkozy peut se frotter les mains et passer pour le sauveur providentiel de la retraite par répartition..
"Si la réforme passe, les français n'auront plus à s'en faire pour leurs retraites", comme il vient de l'affirmer!
Face à une telle démagogie, la direction de la CFDT semble avoir choisi son camp, celui de la déroute en rase campagne!
Bon! Qu'est-ce qu'on fait ???
11:28 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : retraites
15/09/2010
Les années grises
Quand ils sont venus chercher les sans-papiers,
je me suis tu,
J'avais des papiers.
Quand ils sont venus chercher les Tsiganes,
je me suis tu,
Je n'étais pas tsigane.
Quand ils sont venus chercher les Roms,
Je me suis tu,
Je n'étais pas Rom.
Quand ils sont venus me chercher,
Il n'y avait plus personne pour protester.*
La France au ban des nations européennes!
Les "fins" calculs politiciens des super-malins qui nous gouvernent semblent virer à la bêtise pure et dure!
Comme le dit Serge Portelli dans son discours au plateau des Glières en mai dernier, la France n'est plus une démocratie, elle n'est pas encore un état tyrannique. Elle est dans cet entre-deux, cet "état-limite" où tout peut basculer!
Les années grises vont -elles devenir noires ou brunes ???
(merci à Olivier).
*Je parodie un poème d'un pasteur allemand qui résista au nazisme, fut pourchassé et mourut en camp de concentration.
09:11 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : sarkozysme, morale
06/09/2010
Pour soigner son ego!
Voici venu le temps où les technocrates, bourgeois ou intellos (ou les deux) se sont ligués pour nous persuader que nous sommes ringuards ou irresponsables et que la réforme des retraites DOIT impérativement se faire dans le sens de retarder le moment où les salariés peuvent enfin choisir leurs activités selon leurs goûts.
On connaît maintenant les arguments:
- pseudo-scientifiques : c'est l'évolution démographique !
- démagogiques : c'est pour sauver le système !
- populistes : la responsabilité vis à vis de nos enfants !
Tout cela a l'air de sonner juste et peut même être convaincant - cf la CFDT qui, aiguillonnée par la CGT, n'ose pas dire qu'elle se contenterait bien de quelques aménagements...
Alors pourquoi restons-nous aussi intransigeants ???
- D'abord parce que les progrès de l'hygiène, de la médecine et des conditions générales de vie qui ont permis de repousser l'âge de la mort ne doivent pas se payer par un recul correspondant dans le domaine des avantages sociaux. Sinon, la notion même de progrès est une imposture.
- Ensuite, les salariés ne sont absolument pas égaux devant les conditions d'exercice de leur travail et devant les chances de survie qui en découlent lorsqu'ils cessent de l'exercer.
Cette réforme pénalise lourdement les femmes, les chômeurs, les précaires, les ouvriers ayant exercé des travaux pénibles.
- Pour la moitié d'entre eux, les salariés ne sont plus en activité quand sonne la retraite.
En repousser l'âge de départ correspond à plomber un peu plus l'assurance chômage sinon à alourdir les charges de la Sécu et à encourager ainsi les assurances privées.
- Travailler plus longtemps se justifierait si les conditions de travail s'étaient améliorées. Or jamais le travail n'a été aussi stressant et fatigant pour l'organisme. Jamais la compétition entre les employés eux-mêmes n'a été aussi rude et le contrôle aussi tatillon! De plus, compte tenu des études et du taux de chômage des jeunes, une vie professionnelle doit s'accomplir entre 30 et 50 ans. Avant, on manque d'expérience, après, on n'est plus rentable!
- Enfin, qu'on ne nous dise pas que la France vit au dessus de ses moyens, que tous nos voisins "l'ont fait" et que la mondialisation nous oblige à des "adaptations" !
Du fric, il y en a en France, si l'on se préoccupe un peu de mieux répartir les richesses.
Ce gouvernement fait précisément l'inverse.
Je le redis ici, une réforme des retraites ne sera crédible que lorsqu'on s'attaquera à trois chantiers majeurs:
- la recherche d'une plus grande égalité entre les citoyens.
- la possibilité de trouver à tous les âges de la vie, jeunes, adultes et vieux, une place sociale correspondant à ses capacités et à ses aptitudes physiques ou mentales.
- la mise en place de conditions de travail respectueuses de l'homme, de ses rythmes et de ses besoins de réalisation personnelle et de reconnaissance sociale.
Cette réforme des retraites voulue par ce président pour soigner son ego, c'est-à-dire "réussir là où tous avaient échoué" est particulièrement inepte et injuste.
L'âge de départ n'est qu'un symbole, un symptôme révélateur d'une politique à courte vue qui ne sait que punir les pauvres.
19:28 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : retraite, sarkozysme
19/08/2010
"Assez cons pour signer"
Vu, le faux procès tourné par J.S Bron à Cleveland à la suite de la plainte portée par la ville à l'encontre de Wall Street suite aux milliers de saisies immobilières réalisées par les banques dans les quartiers pauvres.
Le vrai procès n'aura sans doute jamais lieu, l'armée d'avocats de Wall Street ayant réussi à bloquer les procédures.
Faux procès mais vrais protagonistes. Le réalisateur a posé le cadre mais n'a pas écrit le scénario. Les acteurs du procès jouent leur propre rôle et jusqu'à la fin tous ont ignoré quel serait le verdict!
Clairement est posé, comme jamais, le véritable enjeu de cette industrie financière incontrôlée et semble-t-il incontrôlable (voir la frilosité de la nouvelle loi de "régulation" prônée par Obama). Une industrie financière sur laquelle s'appuie le capitalisme mondialisé.
Deux positions inconciliables sont face à face et ressortent de la plaidoirie des deux avocats:
_ D'une part, l'affirmation que, quellles que soient les opérations de séduction ou de tromperie dont il fait l'objet, l'homme reste libre de ses choix. S'il prend des risques, il doit en supporter les conséquences.
- D'autre part, la conviction que les pauvres sont victimes de manipulations de la part de courtiers sans scrupules qui exploitent leur crédulité pour leur faire accepter des opérations financières piégeuses dont les prêts "subprimes". En laissant faire, les banques sont complices de ces escrocs.
Je ne dévoilerai pas le verdict émis à l'issue de ce faux procès plus vrai que nature, mais tout me laisse à penser que, pour prendre parti sur une question aussi fortement idéologique, un jury, même populaire, est loin d'être le mieux placé.
Au fond, mieux vaut-il que ce procès reste "de cinéma" ???
Pour moi ce qui ressort avant tout, c'est que ce capitalisme libéral ne peut durer et se renforcer qu'en se fondant sur un MEPRIS absolu et fondamental des pauvres, c'est-à-dire de tous ceux qui sont "assez cons pour signer"(sic) les documents qu'un "beau monsieur en costume"(sic) leur présente.
Assez cons pour tomber dans les pièges que les riches leur tendent en leur donnant les apparences du bonheur "américain".
09:59 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pauvrete, capitalisme