28/04/2010
La Belgique éternelle
Reçu par des amis tant flamands que wallons, tous si sympathiques et généreux, je n'en ai pas trouvé un seul pour mettre en doute un instant l'existence de leur pays.
Quant aux français, je m'aperçois qu'ils s'en tamponnent de cette crise gravissime pour l'unité de ce petit pays qui abrite quand même la capitale de l'Europe! La carte présentée par le JT de TF1 a même inversé les deux provinces!!!
Encore un peu, ils s'en réjouiraient de voir un pays limitrophe avec des problèmes "d'identité" plus graves que les leurs.
Pour les uns comme pour les autres, cette menace d'éclatement est pourtant gravissime, pour ce qu'elle dénote et pour ce qu'elle fait craindre.
La construction de l'Europe s'accompagne en effet d'une montée inexorable des particularismes et des extremismes:
les Tchèques et les Slovaques, la Ligue du Nord en Italie, La Catalogne et le Pays Basque en Espagne...etc...
Un éminent chroniqueur n'allait-il pas jusqu'à dire ce matin à la radio: en 2012, le corps électoral français peut accueillir les wallons!!!...
S'il s'agit d'humour, c'est de très mauvais goût! Si c'est sérieux, c'est encore plus idiot!
En France, une remise en cause est nécessaire pour sortir nos ergots du joli tas de suffisances sur lequel nous nous plaisons à chanter!
à+
11:29 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : identité
14/04/2010
Au boulot les vieux!
Eh voilà, le rouleau compresseur médiatique est en marche.
Avalanches de chiffres tous plus vertigineux les uns que les autres, air compassé des journalistes laissant à penser que l'heure est grave et qu'il va falloir appeler les urgences, déclaration des gouvernants se présentant comme les "sauveurs du système", si attachés qu'ils sont à la répartition et si peu à la capitalisation! Merci pour l'hypocrisie.
Fermez le ban!
A partir de là, les syndicats qui, timidement, osent donner de la voix apparaissent comme ringards voire irresponsables.
Ce qui me frappe c'est qu'on présente la "caisse vieillesse" comme unique et autonome, ce qui est totalement faux.
Les caisses de retraites sont nombreuses et leur existence s'explique historiquement. Chacune d'elles fonctionne en effet selon sa propre logique et en rapport avec les caractéristiques des métiers ou des statuts qu'elle représente.
D'autre part, les recettes de ces caisses sont étroitement dépendantes des choix politiques et de l'évolution de la société.
Or on insiste toujours sur l'augmentation de l'espérance de vie mais jamais sur les allègements de "charges" que décident les gouvernements.
De plus, pour cause de rentabilité, les entreprises se délestent le plus tôt possible des seniors trop payés, moins "réactifs" et un peu fatigués!
Enfin, le droit au repos pour les vieux travailleurs concerne la nation dans son ensemble et en particulier ceux qui vivent de la rente mobilière ou immobilière, c'est-à-dire du travail des autres.
Pour moi, aucun gouvernement qui n'aura pas d'abord réduit les inégalités - ou tenté de le faire - ne sera légitime pour intimer aux vieux l'ordre de travailler encore et toujours plus!!!
10:29 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : retraite
05/04/2010
Le Travail Social, machine à fric
L'économie est un jeu à somme nulle!
Il faut bien qu' à la fin quelqu'un paye!
Il faut bien que quelqu'un compense les choix irresponsables de nos gouvernants.
Sous le prétexte fallacieux de MODERNISER et de RATIONALISER, on diminue à grand fracas le nombre de fonctionnaires et on dénonce à bas bruit les Conventions collectives.
A l'heure où paraît le rapport de l'INSEE qui montre que les plus riches continuent à s'enrichir et que les inégalités se creusent, un nouveau scandale s'annonce.
Cette semaine a vu en effet l'ouverture des ARS (Agence Régionale de Santé) qui vont avoir la haute main sur l'évolution des structures de la santé et sur les services de Travail Social.
A ce sujet, des appels d'offres seront désormais lancés par les Conseils Généraux pour l'ouverture de structures.
Des associations pourront répondre mais aussi des Multinationales cotées en bourse, faisant du handicap et de l'inadaptation un marché rentable, susceptible d'enrichir des actionnaires.
D'ores et déjà, cette évolution se traduit par des mesures très concrètes pour abaisser le coût du travail:
- remise en cause des Convention Collectives et des avantages acquis et individualisation des rémunérations.
- évaluation basée sur des moyens de contrôle de + en + contraignants fondée non pas sur la qualité du service mais sur le moins-disant économique.
- déqualification du personnel, etc...
Déjà, un peu partout, les licenciements de salariés de l'Aide à domicile se multiplient (Rappelez vous ce qu'en disait Borloo il y a quelques années, promettant 400000 emplois dans ce secteur!!!)
Encore une fois nous allons descendre battre le pavé... pour rien peut-être!!!
12:02 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : travail social, reformes
04/04/2010
"Pratique d'utopie"
Au fond le sarkozysme fonctionne de façon très classique.
Il s'agit tout bêtement pour l'éxécutif d'asservir peu à peu les autres pouvoirs.
- Le législatif : très facile avec un parti godillot dont on reste le Président "à vie".
- Le judiciaire : plus difficile avec des magistrats qui tiennent à l'indépendance et à la dignité de la Justice. C'est pourtant en bonne voie avec la prochaine réforme programmée.
- Le médiatique : très simple quand on nomme les responsables des chaînes publiques et qu'on a des liens forts avec les patrons des medias privés dûrement touchés par la crise de la pub.
Rien de bien original dans tout ça!
C'est sûrement pour ça que le brave peuple français qui continue à rêver d'un monarque emperruqué, entouré des plus belles femmes du royaume, cerné par des courtisans qui chantent ses louanges en public et tremblent de frousse en privé devant les accès de colère de leur roi!
Un air connu qui tient à une condition : savoir désigner un ennemi commun, l'immigré.
Sarko est-il "out" comme le titre un hebdo ?
Pas sûr car, nous dit Rama Yade, c'est une "bête politique" qui a traversé bien d'autres déserts.
Quoi qu'il en soit, le sarkozysme, lui, représente un mouvement autrement puissant.
Fillon, Copé, Villepin, Bayrou... ? D'autres sarkoziens, tapis dans l'ombre, attendent leur heure pour tirer les marrons du feu. Et si un jour le PS revenait au pouvoir, serait-il capable de lutter contre cette concentration des pouvoirs, grave dérive de notre démocratie ? J'en doute.
Pour finir sur une note plus "positive" :
A la suite de la projection de "Pratique d'utopie", un beau documentaire qui montre comment, en Argentine, des très pauvres savent s'organiser pour survivre, un argentin nous disait: "Ce qui se passe en France actuellement, c'est ce que nous avons vécu chez nous il y a 15 ans !!!
Là je ne ris plus!
11:19 Publié dans Eclats de voix | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozysme, utopie