22/11/2010
"Ivresses d'enfer" (suite)
Après un débat fécond avec le réalisateur d" Ivresses d'enfer" et en compagnie d'une représentante de la Maison Départementale des adolescents, après avoir lu attentivement les coms que vous m'avez laissés, j'en ressors avec toujours plus d'interrogations:
- Si l'alcoolisation représente une condition nécessaire pour faire la fête, que signifie ce besoin d’évasion à tout prix ? La société occidentale contemporaine est-elle si déprimante ? La vie ordinaire est-elle si détestable qu’elle doive être scandée par des moments « forts » où l’on se met en danger ?
- L’alcoolisation est-elle, pour un jeune, un moyen efficace pour marquer son indépendance et affirmer sa différence ? Est-elle une pratique réellement transgressive ? Est-elle acceptable pour les adultes seulement dans la mesure où ses conséquences (coma, délinquance, accidents, viols… ) ne sont pas trop visibles?
- Est-il possible, pour les parents, de tenir ce juste milieu entre dramatisation et banalisation et de rester, quoiqu'il arrive, disponible pour un accompagnement attentif et bienveillant ?
- L'alcoolisation excessive des jeunes ados n'est-il pas, au fond, le produit de cette individualisation effrénée qui touche les enfants comme les adultes et qui, sous prétexte de liberté de l'individu responsable, laisse le jeune sans cadre ni repère ?
- A contrario - mais ce n'est qu'une contradiction apparente - la pression scolaire mise sur les jeunes des classes moyennes et moyennes-supérieures les laissent souvent abrutis et désabusés lorsqu'ils ne voient plus le sens de leurs efforts ???
Enfin, si l'on considère les fêtes comme les meilleurs moments de la vie, c'est-à-dire ceux où l'on se retrouve entre pairs pour oublier les contraintes et les soucis du quotidien, l'usage nécessaire et légitime d'une substance neurotoxique amène à penser que les relations ordinaires entre ces jeunes sont superficielles et vides de sens, donc fort insatisfaisantes.
NON?
09:55 | Lien permanent | Commentaires (8)
20/11/2010
La société adolescente
Re-vu le film documentaire de Patrice ROLET : "Ivresses d'enfer", qui met en scène et dénonce une nouvelle forme d'alcoolisation chez les jeunes adolescents (14-15 ans) :"le binge drinking". Il s'agit d'une recherche d'ivresse rapide et aigüe dans le but de "se mettre minable"(sic). Une pratique qui semble se développer et qui concerne toutes les classes sociales.
Faut-il réagir et comment ?
Deux solutions:
- La répression, c'est ce que semble privilégier le gouvernement actuel, ici comme dans bien d'autres domaines.
- La recheche de compréhension des enjeux de société qui se révèlent à travers ces excès :
"les troubles de conduite des adolescents reflètent des troubles de conduite de la société adulte. Laquelle a aujourd'hui beaucoup de traits... de l'adolescence. Il en va ainsi du rapport au temps. L'information du jour chasse celle de la veille, si abominable fût-elle. C'est très adolescent. Or, pour grandir on a besoin de se référer au temps long du passé, afin de pouvoir se projeter dans le futur. Pour les jeunes, la primauté donnée à l'immédiat par la société adulte crée une difficulté. D'autre part, notre société évolue vite, elle est un peu comme un corps en début de puberté. Face à la rapidité du changement, elle s'accroche aux branches. D'où la tentation de se replier vers le petit groupe, le village, la communauté, la famille. La société adulte vit une peur de l'ouverture au monde qui rappelle celle de l'adolescent quand il se réfugie dans son petit groupe de copains ou dans sa chambre avec sa musique. Notre société a aussi de plus en plus de difficulté à accepter le conflit, la conflictualité. Le conflit la fascine mais lui fait peur ; elle le regarde avidement mais de l'extérieur, ou bien le met en scène. Nous vivons tellement dans l'éloge du consensus que nous finissons par craindre la rencontre conflictuelle avec l'adolescent, qui pourtant a besoin de prendre appui sur des modèles de règlement de conflits enracinés sur la scène sociale ou familiale. C'est pour lui un gros problème, car moins on lui indiquera comment être en opposition sans pour autant se faire la guerre, moins il sera armé pour gérer ses propres conflits intérieurs." Patrice Huerre.
Ce qui ressort de ce film c'est que l'alcool n'est plus recherché pour ses effets déshinibiteurs mais tourné vers soi, pour s'isoler, s'anesthésier!
Ou pour mettre en scène sa propre déchéance!
15:19 | Lien permanent | Commentaires (10)
17/11/2010
Y a quelqu'un qui t'a dit...
Dans un couple on finit toujours par se copier un peu!...
Sarko, lui, ressemble de plus en plus à Carla, vous ne trouvez pas ?
Même maintien digne et modeste, même regard chargé de gentillesse et d'humilité! Même élocution lente et douce! Même look austère copié du Couvent des Oiseaux, à Neuilly, derrière l'église!
Quelle soirée, les amis!
Un homme tout seul pour interroger trois journalistes chevronnés. Pas facile comme boulot surtout quand on est tendre et gentil!
Allo! Ici l'Elysée, sarko parle à Sarko de Sarko.
Tiens, à propos, je viens de voir le film très intéressant de Lola Doillon "Et toi, t'es sur qui?" où nos jeunes ados, trop préoccupés par leur libido, élèvent le mensonge en l'un des beaux-arts! (cf la photo ci-dessus)
Y a quelqu'un qui t'a dit... mais, à mon avis, il t'a trompé!
Merci, moi non plus!
12:11 Publié dans Eclats de rire | Lien permanent | Commentaires (12)
15/11/2010
Journée du cynisme
Je ne sais pas pour vous, mais moi je vais finir par dégueuler de dégoût devant cette agitation autour d'un remaniement qui n'en est pas un, tout en étant "révolutionnaire" (c.f Lagarde)
Non! Là, ça suffit, on n'en peut plus. Les magouilles, les combines, les embrouilles, c'est plus possible !
Alors qu'on vient de perdre la bataille des retraites, que Woerth s'en va quasi-blanchi, que Besson va tenter une renaissance ailleurs, qu'on prend les mêmes et qu'on recommence, qu'est-ce qui nous reste, à nous ???
Trois faits retiennent mon attention :
- les gardiens de prison se mettent en grève,
- les employés de pôle-emploi sont au bout du rouleau,
- la pauvreté ne cesse de grimper...
Le degré d'avancée d'une civilisation se mesure à l'attention qu'elle porte aux plus faibles.
Voir la jolie note d'Opaline à propos de la journée de la gentillesse.
10:00 | Lien permanent | Commentaires (5)