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26/10/2010

Nu au soleil

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Il y a des mois que je le dis ici, au delà de la réforme des retraites, ce qui se joue actuellement n'est que le symptôme d'un malaise bien plus grave, une vraie crise de société que la vulgarité du sarkozysme a rendu explosive!
Marcel Gauchet dit ce matin à la radio que cette réforme n'a pas été menée en fonction d'un contenu particulièrement pertinent mais seulement par rapport à la  notoriété que le président compte en tirer. En prévision de la future campagne électorale, celui-ci voudrait, en effet, pouvoir s'appuyer sur une image de courage, de volonté, de détermination, que la réussite de la réforme des retraite lui aurait donné!!! C'est pourquoi la mesure phare est et restera le recul de 60 à 62 et de 65 à 67, non négociable car symbolique de cette opération de communication que l'Elysée aurait voulu flamboyante! Il faut dire que pour l'instant rien n'est perdu pour les grands stratèges car le nouveau discours qui va surgir bientôt sera le suivant : la preuve que c'était une vraie et bonne réforme c'est qu'elle a été dure à réussir ! CQFD!
Le pari est risqué bien sûr car à trop s'exposer nu au soleil, on court à l'insolation.
 Comme le dit Michel Winock: "Sarkozy qui n'a pas eu la prudence de la distanciation nécessaire entre la législation et lui-même.... Mon collègue et ami Alain-Gérard Slama a eu récemment ce mot sur France Culture : « Des trois droites de René Rémond, Sarkozy a su prendre tous les défauts."
Du côté du légitimisme, ce sont notamment ses imprudences en matière de laïcité. Son dernier voyage à Rome est assez étonnant dans notre tradition laïque, c'est une rupture par rapport à ses prédécesseurs, y compris le général de Gaulle qui était pourtant très catholique. Aux Orléanistes, il a emprunté le côté « gouvernement des riches ». Enfin, il a pris l'autoritarisme à la droite bonapartiste."
>>Lire l'article
Face à l'ambition démesurée des puissants, la volonté du peuple ne pèse pas bien lourd.
à vous!

22/10/2010

Des vivants désespérés...

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Vu, comme vous, sûrement, les 8 épisodes de la magnifique série de Gérard Mordillat "Des vivants et des morts".
C'est la gorge nouée que j'ai assisté à l'agonie d'une petite usine déclarée "non rentable" et condamnée à mort par un vague Fonds de pension américain.
Situation tellement banale dans la France d'aujourd'hui. Continental, Moulinex, Cellatex, Valeo, Ericsson, Lejaby... et des centaines d'autres.
Enfin la télé ose montrer et avec quel talent, ce que ce pouvoir de riches cherche à camoufler: les drames que vivent ceux qu'on jette violemment, après les avoir si bien exploités.
Le cynisme des employeurs capitalistes "le marché ne connaît qu'une loi: payer ou être payé", auquel répond la lâcheté des responsables.
L'opportunisme manipulateur des hauts fonctionnaires qui n'hésitent pas à envoyer les CRS tabasser des femmes et des enfants.
Et enfin l'impuissance des élus du peuple et des représentants syndicaux qui, même lorsqu'ils trahissent, finissent par y laisser leur peau!
C'est vrai, cette série est un événement à la télé. Pour une fois, le travail ouvrier est montré comme un ensemble de métiers, de savoirs, de savoir-faire, de relations sociales et non comme des petits boulots qu'on prend pour éviter le chômage.
Nombreux sont les films documentaires qui ont dénoncé la violence inouïe dont sont victimes les salariés des entreprises délocalisées, souvent après leur avoir imposé des sacrifices inutiles. Chantage à l'emploi, aux salaires, aux RTT, etc.. (cf les films de Marcel Trillat)
Le mérite de G. mordillat est d'avoir réalisé une - longue - fiction plus réaliste qu'un reportage, plus juste et plus vraie qu'un documentaire.
Merci à lui.

13/10/2010

Benda bilili

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En reportage à Kinshasa, Renaud Barret et Florent de La Tullaye tombent sur un incroyable orchestre de rue, "Staff Benda Bilili", composé de musiciens paraplégiques.
Fauteuils roulants bricolés, guitares crasseuses, instruments improbables, "satonge" ou monocorde fabriqué avec une boîte de lait en poudre...oui, mais quelle pêche, quelle gnac, quelle belle humeur!
Survivre en milieu hostile, s'imposer face aux agresseurs, comme sait si bien le faire Papa Ricky, le leader du groupe!
Après cinq ans de galère pour nos 2 documentaristes et de répets dans le zoo de Kinshasa, le rêve d'enregistrer un disque va-t-il enfin se réaliser ?

A l'heure où nos députés votent la loi sur l'immigration la plus honteuse de notre histoire, sommes-nous encore accessible à la misère qui s'étale dans les rues défoncées de Kinshasa ?

Nul misérabilisme dans ce film revigorant, mais une belle leçon de vie pour les nantis que nous sommes!
Et surtout quel magnifique spectacle!
 

11/10/2010

"Les poings dans les poches"

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L'ITV d'Henri Vacquin ce matin sur RUE 89 me semble si pertinent!
Voilà des mois que je répète ici que la réforme des retraites avec tous ses aléas n'est qu'un symptôme d'un malaise bien plus grave qui touche la société occidentale et la France en particulier:


- Un hyper-président décrédibilisé,

- Les cadeaux faits aux riches (cf le livre de M Pinçon)

- Un taux de chômage en hausse, surtout chez les jeunes et les vieux,


- Des affaires glauques concernant les banques,

- L'abandon des Services Publics et la privatisation galopante,


- La honteuse politique d'immigration,


- Les attaques répétées contre le Code du Travail et les Conventions collectives,


- Les réformes brutales et insensées contre l'Ecole, la Justice, l'Hôpital...


- Les exactions des forces de police (cf le livre récent de Sihem Souid)

 


Qui peut penser que tout cela n'a pas d'effet sur l'opinion ?
Qui peut croire une seconde qu'il suffit de minauder près du Pape pour faire oublier :

Une confuse impression d'indignité nationale incarnée par ce régime,
Une méfiance grandissante contre l'ultra-libéralisme mondialisé,
Une conviction de la montée des inégalités,
Un sentiment d'injustice généralisée,
Un fatalisme assez désespéré...

Peut-on vivre longtemps le dos courbé, la tête penchée, écrasé sous le poids du déterminisme???

Le sarkozysme aura au moins réussi ça.
Faire monter la "colère morale" dans le pays.
à demain dans la rue...